Martyrisés, privés d'école, de pain, d'eau, de lait et de soins, et coupés du reste du monde. C'est dans ces conditions auxquelles aucun qualificatif ne convient que les enfants ghazaouis célèbrent leur Journée mondiale. Une journée qui restera gravée dans leurs mémoires et dans l'histoire de l'humanité non parce que c'est une journée de fête et d'épanouissement comme c'est le cas sous d'autres cieux, mais parce que ce 1er juin 2010, qui devait être marqué par la distribution des aides transportées par la flottille de la Liberté, a connu une autre tournure avec l'agression sanglante et en toute impunité contre le convoi humanitaire. Ni les condamnations internationales ni les manifestations populaires et les appels à la levée de l'embargo contre Ghaza n'ont réussi à changer la situation que ce soit tant pour les enfants de Ghaza que pour les prisonniers humanitaires ayant survécu à l'attaque israélienne, dont le sort reste toujours incertain. Même l'ouverture du pont de Rafah au lendemain de l'attaque israélienne n'est rien devant les attentes palestiniennes. Si cette ouverture avait eu lieu bien avant, la souffrance des populations de Ghaza aurait été atténuée un tant soit peu. Cette ouverture aurait au moins permis d'acheminer des vivres et des médicaments avant l'arrivée de la flottille. La décision de l'Egypte d'ouvrir l'unique point d'accès à Ghaza est venue en retard. L'inertie des pays arabes dans ce drame est également à blâmer. Il en est de même pour le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU dont la réaction finale ne sera connue qu'aujourd'hui. Toutefois, il y a une leçon à retenir de ce drame, une leçon qui nous vient des enfants censés être en fête hier. Juste après l'attaque de la flottille de la paix, la solidarité a eu vite fait de changer de camp. Ce sont les Palestiniens, particulièrement les enfants, qui ont affiché leur appui aux victimes de l'attaque sioniste comme l'ont montré les images retransmises par les chaînes satellitaires. Ils ont donné au monde entier une bonne leçon de courage en sortant dans les rues pour soutenir les passagers de la flottille de la Liberté. La leçon est également venue des enfants algériens qui ont, en toute innocence, appelé lors de leur journée mondiale à briser l'embargo imposé à Ghaza. «Nous restons aux côtés des enfants de Ghaza, partageons leurs souffrances et appelons toutes les consciences libres du monde à contribuer à briser l'embargo qui les frappe, afin qu'ils puissent avoir le droit à une vie paisible et digne, à l'instar des autres enfants du monde.» C'est le résumé de l'appel lancé par un groupe d'enfants à Tlemcen. Un appel qui en dit long sur la prise de conscience chez les enfants algériens par rapport à la cause palestinienne. S. I.