Des millions d'enfants zimbabwéens risquent d'être privés de scolarisation malgré la réouverture prévue des écoles, ce mardi, car des milliers de professeurs ne devraient pas retourner travailler, avertit l'organisation caritative britannique Save the Children. Selon cette ONG, seulement 20% des 4,5 millions d'enfants sont encore scolarisés, contre 85% fin 2007, soit une chute dramatique. Environ 30 000 professeurs ont quitté l'éducation, et il en reste 70 000, souligne l'ONG qui précise que les principaux problèmes auxquels font face les professeurs, les parents et les élèves sont le versement des salaires, la faim et le manque de fournitures scolaires. De nombreux professeurs doivent passer leurs journées à tenter de gagner leur pitance au lieu d'aller enseigner, leurs maigres salaires leurs permettant à peine d'acheter du pain. L'inflation au Zimbabwe atteint des sommets inégalés : estimée à 231millions pour cent en juillet, elle se chiffrerait désormais en milliards pour cent, selon les économistes. La crise alimentaire qui touche le pays contraint aussi des milliers d'enfants à travailler, mendier ou grapiller de la nourriture, au lieu d'aller à l'école. «Une génération risque de grandir sans aucune éducation au Zimbabwe, ce qui aura des conséquences catastrophiques pour le redressement du pays.» Pourtant, «il y a encore moins de 10 ans, le Zimbabwe avait le meilleur système d'éducation en Afrique subsaharienne, et presque tous les enfants allaient à l'école. Aujourd'hui la majorité des enfants n'y vont plus et le système est en ruines», déplore l'ONG.