Et c'est en définitive à cause de tout cela qu'on ne saurait les oublier. Nous aurons toujours une pensée pour les deux représentants de la ville des Aurès, le MSP Batna et le CA Batna, et pour la grande école de formation le Nasria qui a produit les meilleurs joueurs, des éléments de stature mondiale. En attendant de les revoir de nouveau revenir à l'élite, surtout sur des bases solides à l'occasion de la professionnalisation de notre football et avec de bons arguments... On ne se fait pas une raison d'être sur un terrain de football sans passer par des moments historiques. Ces équipes qui ont joué, le week-end dernier, leur avenir et leur saison, ne ressemblent pas à ce qu'elles avaient pris l'habitude de faire et d'accomplir. Il faut dire que, si l'objectif est visiblement partagé, la manière n'était pas pour autant la même. Il n'en demeure pas moins que beaucoup d'entre elles ont appris, à l'occasion, à se connaître de nouveau, à se découvrir et à renaître à la vie du foot. Après un bref séjour en division une, le MSP Batna et le CAB n'ont pu résister à la dure réalité de l'élite. Le Nasr, lui, a été victime de ses dirigeants qui n'ont pas su gérer leur club, lequel n'a su cultiver la culture de la victoire et rebondir au moment opportun. Pour en revenir au champion en titre, fraichement couronné, c'est le septième titre du doyen. En dépit du rythme quelque peu saccadé de la rencontre, le match valait le détour. Quatre buts et une fin de rencontre quelque peu torride ont sorti la rencontre d'une certaine monotonie. Bien que défaite, la formation du MSP Batna a quelquefois dominé, monopolisé le ballon, tout en se créant une batterie d'occasions, toutes ratées. La formation du MC Alger, complète dans tous ses compartiments a mérité son titre. En football, c'est connu. Un grand club se remet très vite d'un faux pas ou d'un passage à vide. Avec panache, et beaucoup de rigueur, de volonté et de force de caractère, les Mouloudéens ont su revenir au premier plan grâce à un effectif riche qui offre à l'entraîneur beaucoup de solutions de rechange de valeur et grâce aussi aux victoires dans les confrontations directes avec les postulants au titre qui confèrent inévitablement la confiance au groupe. Et puis, il fallait résister au stress, à la menace du poursuivant immédiat, le MC Alger, qui court derrière un titre depuis onze saisons et a su composer avec la jeunesse de ses éléments. C'est qu'après un été 2009 mouvementé, une élimination en Coupe d'Algérie et un début d'exercice en dents de scie qui a provoqué le départ du coach français Alain Michel, le Mouloudia a eu vite fait de mettre de l'ordre dans ses rangs. L'arrivée à la barre de l'autre coach français François Bracci, la sollicitude du bureau directeur, le dévouement d'un groupe de joueurs pour la plupart jeunes et l'apport considérable d'un public en or ont fait que le club Vert et Rouge renoue très vite avec le sacre, mettant fin aux illusions de son éternel poursuivant, le club de Aïn El Fouara et coupant l'herbe sous le pied aux amateurs de suspense qui espéraient voir une équipe du MC Alger revenir bredouille du 05 Juillet. A l'occasion de la dernière journée du championnat. Tout en s'adjugeant le septième sacre, les Algérois restent dans une dynamique de victoire, en prévision de la Ligue africaine des champions qu'ils disputeront la saison prochaine en compagnie de l'Aigle Noir. Ils ont les moyens de leurs ambitions. Sachant que cette joute continentale recommande beaucoup de moyens et des hommes, le coach français Bracci a confié clairement ses intentions : conserver ce trophée, reconquérir l'Afrique et incorporer les jeunes du cru, pour en faire une grande formation africaine, à l'image de sa devancière des années 70. Ne serait-ce que pour faire plaisir aux supporters mouloudéens, pour leur soutien inconditionnel et pour leur dévouement au club de la capitale. Y. B.