Le président du Front des forces socialistes (FFS), Hocine Aït Ahmed, a appelé à l'édification du Maghreb au moment où se «redessinent les rapports internationaux», lors d'un discours sur le Maghreb, prononcé samedi dernier au VIIIe congrès du Parti du progrès et du socialisme (PPS) à Bouznika (Maroc). Tout en exprimant son optimisme quant aux possibilités que recèle le Maghreb pour se frayer une place dan le monde de demain, il a néanmoins fait part de son inquiétude de «voir s'accumuler les signes de la régression régionale au moment où se redessinent les rapports internationaux».Il a, en outre, exprimé la nécessité d'une telle entreprise, en citant l'exemple des «nations qui s'imposent sur la scène internationale sous le mot magique de pays émergents», affirmant que «ces nations comme l'Inde, le Brésil, la Turquie ou l'Iran viennent disputer aux anciennes puissances coloniales et à l'hyper-puissance américaine le droit de régenter le monde». Comparé à ces pays, le Maghreb donne l'image de «tribus qui se cherchent sans cesse querelle et en appellent à l'arbitrage, voire à la protection, de ceux-là mêmes auxquels les nations qui ont relevé les défis de la modernité contestent la conduite du monde», a-t-il estimé. L'autre raison qui milite le mieux en faveur d'un Maghreb uni est liée au fait qu'«une partie importante de nos élites a déjà déserté la bataille collective pour un Maghreb fort, démocratique et uni dans la conquête de ses intérêts». Selon lui, «ce qui serait nouveau serait de réussir à repousser nos atavismes meurtriers, nos égoïsmes plus tribaux que nationaux et cette sorte de fatalisme qui nous pousse à accepter le pire quand le mieux nous semble trop lourd à porter».M. Aït Ahmed a affirmé, ce faisant, qu'il est nécessaire d'aborder «avec lucidité et sérieux» la question. «Si les temps qui viennent ne sont pas abordés avec la lucidité et le sérieux qu'ils nécessitent, ils risquent de nous laisser en marge de l'histoire du monde», a-t-il dit, estimant que «nous vivons dans un monde où la lutte pour les ressources, pour la puissance, pour la vie tout simplement, se fera au profit des nations qui participent à l'écriture de l'histoire du monde et au détriment des nations en marge de cette histoire».Auparavant M. Aït Ahmed avait affirmé que «nous connaissons nos maux : sous-développement politique, économique et culturel. Nous connaissons, ou croyons connaître, la solution : le développement, la démocratie, la transformation de nos mœurs politiques…». A. R.