Photo : Riad De notre envoyé spécial à Tamanrasset et In Salah Ziad Abdelhadi Le gigantesque projet de transfert d'eau de la nappe albienne d'In Salah à la ville de Tamanrasset, sur une distance de plus de 700 km, commence à prendre forme. La partie forage accuse un taux d'avancement de 60% et celle de la réalisation de la canalisation avoisine les 30%. Ce qui, en somme, laisse déduire que l'évolution des travaux, en rapport avec la date de leur lancement, en janvier dernier, par le président de la République, reste appréciable. Un rythme dont Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, s'est montré satisfait lors de la visite d'inspection qu'il a effectuée dimanche dernier dans différents points du tracé de la future adduction. «Si cette cadence venait à se maintenir, la ville de Tamanrasset recevra 50 000 m3 par jour dans les délais fixés, soit en juillet 2010. Un volume qui sera doublé d'ici à 2050», soutiendra-t-il. Le champ de captage de la nappe du continental intercalaire se situe à 70 km au nord de la ville d'In Salah. C'est là que seront forés dans une première phase 24 puits sur un ensemble de 48 comme le recommande l'étude géophysique effectuée sur ce site. Dans le phasage des travaux du projet global, le lot forage (exécution de 48 forages) a été scindé en deux parties : le lot I (24 puits sur un périmètre circonscrit) et le lot II, qui concernera l'extension future du champ de captage, soit le reste des puits. Lors de la première étape de sa visite, le ministre s'est renseigné sur le niveau d'avancement des travaux de forage. Un responsable de l'entreprise chinoise CGCOC, réalisatrice du projet, lui indiquera qu'à ce jour 14 forages sont prêts, cinq sont en cours de réalisation et quatre autres vont être lancés. Ces forages sont d'une profondeur de 600 mètres. Avant d'arriver au lieu-dit Arak, dernière étape de la visite du ministre, distant de près de 390 km du point de départ du projet global, Abdelmalek Sellal a effectué plusieurs haltes dans le but de s'enquérir de l'évolution des travaux de canalisation qui longent la RN 1. Au niveau du lot 3.1, long de 314 km et confié à l'entreprise chinoise GCC/SIPSC pour un délai de réalisation de 36 mois, le ministre a remarqué que les travaux vont bon train malgré les conditions de travail très contraignantes, la température dépassant largement les 50°C à certains moments de la journée. Ce qui l'a d'ailleurs poussé à féliciter les travailleurs de cette entreprise. Sur le parcours du lot 3.2, dont la réalisation a été confiée à l'entreprise nationale Cosider, en partenariat avec Zakhem (Liban) et Erciyas (Turquie) qui fournit les tuyaux d'adduction en fer de 8 mètres de long, pour un délai fixé à 36 mois, la nature du terrain a rendu difficile l'excavation et Cosider a été obligée de contourner un massif rocheux, éloignant ainsi le tracé de la RN 1. Il est à rappeler, toujours au titre du lot 3, que le dernier tronçon (lot 3.3), long de 231 km, depuis le PK 505 pour finir à Tamanrasset, va être réalisé par GCC/SIPSC dans un délai de 36 mois. Dans la base vie de Cosider, érigée à Arak, une conférence de presse a été improvisée avant le retour à In Salah. Le ministre a donné d'autres renseignements relatifs à ce «projet du siècle» comme il a tenu à le qualifier. Au chapitre du lot adduction, M. Sellal a précisé que, pour des raisons techniques et afin d'éviter les aléas, les tranchées du tracé d'adduction, d'une profondeur atteignant par endroits 7 mètres, seront occupées par une double canalisation. Ainsi, 1 259 km de tuyaux, de diamètrede 700 à 1 400 mm, seront posés. Il ajoutera que six stations de pompage seront construites pour acheminer l'eau vers la ville de Tamanrasset. Les pompes installées auront une puissance énergétique de 5 mégawats, «ce qui exclut le recours à l'énergie solaire pour leur fonctionnement.C'est le gasoil qui a été retenu du fait de la proximité de la raffinerie d'Adrar». Dernier point soulevé lors de ce point de presse, celui relatif au prix de revient de l'eau acheminée sur 750 km. M. Sellal a indiqué qu'«il est estimé à 110 DA le mètre cube. Il sera certainement revu à la baisse puisque l'opération déminéralisation ne sera pas importante, le taux de salinité ne dépassant pas 2 milligrammes par litre». Soulignons, enfin, que le ministère des Ressources en eau a décidé d'organiser chaque fin de trimestre des réunions d'évaluation, de suivi de ce projet dont on dit qu'il assurera une bonne couverture des besoins de la capitale du Tassili et aura des incidences positives telles que la création d'activités sur tout le couloir In Salah-Tamanrasset.