Le prix de l'eau dans les régions du sud du pays coûtera moins cher par rapport au Nord. C'est ce qu'a déclaré M. Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, dimanche, lors d'une visite de travail et d'inspection effectuée dans la wilaya d'In Salah. Souffrant depuis des décennies d'un déficit en matière d'eau, étant une région aride, la capitale de l'Ahaggar, Tamanrasset, s'apprête enfin à suivre le chemin du désenclavement. En effet, l'achèvement des travaux du mégaprojet du transfert d'eau In Salah - Tamanrasset a d'un coût de 197 milliards de dinars soit (1,3 milliard de dollars) est prévu avant la fin de juillet 2010. « Ce projet historique représente un défi. C'est un investissement rentable sur les plans sécuritaire, économique et sociale. Il permettra à l'avenir la création de nouvelles villes tout au long de son tracé. C'est un projet d'envergure, structurant. Une première en Algérie», a indiqué M. Sellal. Le mégaprojet de 750 km est conçu en double voie et comprend 24 forages et 6 stations de pompage. En ce rendant aux chantiers, le premier responsable du secteur s'est montré satisfait quant à la cadence d'avancement du projet qui a été lancé au mois de janvier dernier, signale-t-on. En dépit de la canicule estivale avec des températures atteignant les 50 ° à l'ombre, les travaux sont au beau fixe et les chantiers s'animent 24/24h, et sous un soleil brûlant, des équipes travaillent sans arrêt. Le taux de réalisation des forages est de 60%, et sur les 24 forages, 16 sont déjà réalisés, d'autres sont en cours et 4 seront lancés incessamment. Le ministre a insisté à ce que les travaux du projet soient achevés dans les plus brefs délais. Quant au taux d'avancement des canalisations il est de 30%. La qualité de l'eau de la région est bonne puisque, selon les récentes études, elle ne contient que 2 grammes/litre de sel, alors qu'avant on en constatait 5. En conséquence, le prix de l'opération du dessalement coûtera moins cher soit 90DA m3, au lieu de 110 DA. Le transfert d'eau d'In Salah, stockée à des profondeurs de 600 mètres, à Tamanrasset vise à alimenter avec un débit de 50 000 m3/j jusqu'à 100 000m3/j d'ici 2050, les régions de l'extrême sud à partir des eaux de la nappe albienne d'In Salah. Il y a aussi la réalisation de conduites, de 8 châteaux d'eau et deux réservoir de 50 000m3. Il s'agit également de la construction d'une station de déminéralisation d'une capacité de 100 000m3/j et d'un réservoir terminal de 50 000m3/j. A noter que les ressources souterraines en eau de la région du Sahara sont capables, selon les experts, de répondre aux besoins des populations du Sud durant plusieurs siècles. L'objectif du projet est d'offrir une meilleure couverture des besoins en eau potable de Tamanrasset ainsi que des centres de vie située dans le couloir de transfert, notamment les localités de Arak, Meniet, In Amguel, Tesnou, Tit, In Eker, Outoul, et la contribution au développement du tourisme saharien. Il convient de signaler que ce mégaprojet est réalisé par des entreprises étrangères. La réalisation des stations de pompage est confiée à l'entreprise chinoise CPECC. L'adduction des conduites est partagée entre CGC/SIPSC (Chine), et le groupement Cosider/ Zakhem/ Erciyas (Algérie, Liban, Turquie). L'entreprise chinoise CGCOC a, quant à elle, été retenue pour la réalisation des forages. «On a pris toutes les précautions», signale M. Sellal en ajoutant, «on a l'intention même de créer une entreprise nationale qui prendra en charge la gestion technique du projet une fois les travaux achevés». De notre envoyée spéciale à In Salah