498 166 candidats au baccalauréat 2010. Deux sujets au choix. 25 élèves dans une salle d'examen, pour donner le plus de chances aux candidats. Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, lui-même, assure que ces résultats seront probants. Un taux record jamais atteint depuis l'indépendance du pays en 1962 ! (Comme il aime à le répéter depuis le lancement de ces réformes). Ce sera le grand soulagement pour le grand nombre des candidats, y compris ceux qui avaient des «avertissements» durant le premier ou les deux premiers trimestres. C'est déjà arrivé. Les résultats de l'année scolaire sont une chose, ceux de l'examen du baccalauréat une autre. De toutes les façons, comme c'est le cas pour l'examen de fin de cycle primaire (ex-6ème) et le brevet d'enseignement moyen (BEM), les épreuves seront à la portée de tous. Elles seront abordables, peut-être même trop faciles. Il y a des jeux et des enjeux qui surclassent toutes les contraintes engendrées par les perturbations de l'année scolaire : des problèmes concernant le port obligatoire de la blouse blanche pour les filles et bleue pour les garçons au réaménagement du week-end semi-universel… jusqu'aux deux grèves de trois semaines (novembre 2009) puis de deux semaines (février 2010) déclenchées par les syndicats autonomes. Ces syndicats perturbateurs ! Ils s'allient contre le ministre. N'est-ce pas avec leur consentement qu'il a décidé d'imposer un nouvel emploi du temps qui ne les arrange pas, encore moins les élèves ? N'empêche, les syndicats rechignent. Ils ne sont jamais satisfaits de leurs conditions d'enseignant. Alors ils font grève. Certains crient très fort. Et très vite, ils se voient gratifiés d'un poste aux côtés du ministre. D'autres se disputent le leadership du syndicat. Ils éliminent alors leurs adversaires, sinon ils créent d'autres syndicats. D'autres se battent sérieusement, honnêtement, mais leur voix ne dépasse pas les quelques mètres carrés de la Maison des syndicats, aujourd'hui fermée. Les syndicats ont obtenu des augmentations de salaire assez conséquentes mais cela n'a pas été sans saper le moral des élèves. Voilà pourquoi le ministre a décidé de se montrer souple avec ces enfants. Mais là n'est pas le problème. Car, une fois le bac «arraché», la réussite à l'université n'est pas garantie. Beaucoup abandonnent à la première année. Ils n'ont pas le bagage nécessaire pour suivre un cursus universitaire normal. Et c'est ce qui risque d'arriver aux nouveaux bacheliers de cette année qui ont dû «accélérer» le programme pour rattraper les cours ratés durant les cinq semaines de grève. Et encore ! Ce ne sont pas toutes les classes d'examen qui ont terminé le programme. Ces grèves répétitives dans l'éducation nationale portent un préjudice sérieux aux élèves de toutes les classes d'enseignement. Il est temps d'engager un débat sérieux autour de la question. K. M.