Photo : Riad Par Youcef Salami Les quatrièmes journées euromaghrébines de la communication publicitaire, organisées par RH International Communication, se sont déroulées à Alger, le 31 mai et le 1er juin derniers. Douze communications ont été présentées par des experts nationaux et étrangers . Elles ont traité de la déontologie de la publicité, côté amour, retour d'expérience, de l'instrumentalisation des valeurs de l'entreprise auprès de ses clients, des futures perspectives des télévisions européennes, de la communication publique et technique de la publicité, de la régie publicitaire on line : je veux une régie Internet ; des acteurs de la communication…..Chebbine Said, formateur et consultant en communication, a, dans une longue intervention, disséqué la communication publique, expliquant que les écoles, les banques, les institutions de l'Etat, entre autres, n'accordent pas d'importance à la communication publique ; elles ne cherchent pas à se faire connaître. Il y a quelques années, parler à un banquier d'une brochure mettant en lumière les produits dont sa banque dispose relevait de l'inimaginable. Aujourd'hui, cela a quelque peu changé, a-t-il souligné. Pour Chebbine Saïd, il est important qu'une école ou qu'une institution se fasse connaitre, qu'elles fassent connaitre ce qu'elles font, ce qu'elles sont. L'intervenant a expliqué que l'idée est que les commanditaires de la communication publique doivent se tourner vers les techniques de la publicité pour faire connaître leurs activités, leurs projets. Est-ce possible, quand on sait que la communication ne bénéficie pas de budget ? Chebbine. S. a remonté le temps, en évoquant la création, audébut des années quatre-vingt-dix, de postes d'attachés de presse et de chargés de communication, deux fonctions distinctes. Il a cependant recommandé que soit introduit un chapitre dédié à la communication dans le budget des institutions, que soient mis au point des plans de communication, un travail devant relever des professionnels de la communication et de la publicité. Cette manière ne peut-être que payante, au final. Les pouvoirs publics pourront ainsi mieux «vendre», faire passer leurs projets, et gagner plus d'adhésions, fait-il remarquer. Et, ce n'est pas tout, une communication bien organisée est de nature à créer de la «transparence». Et, celle-ci devrait mettre les pouvoirs publics sous le contrôle de l'opinion publique, des médias, des associations…. Seulement, on n'en est pas encore là. Et, au niveau des entreprises ? Economie de marché et concurrence obligent, les entreprises, de manière générale, se sont mises à la communication. Il y a des entreprises qui y affectent des budgets conséquents, publiant des revues, des bulletins Internes, l'idée est que les travailleurs soient au courant de ce que fait leur entreprise et qu'ils contribuent à sa marche. Elles créent également des sites Internet. Internet a focalisé une partie des débats lors de ces journées euromaghrébines. Avec tout ce qu'on en dit, Internet n'est pas une zone de non droit. Le développement de plateformes technologiques ajouté à la prolifération des médias, poussent toutefois les spécialistes de la publicité à faire preuve d'audace pour communiquer, pour faire passer leurs messages, note F. Saoudi, directeur commercial à l'ENTV, présent à cette rencontre. Celui-ci a souligné qu'il existe au sein de la télévision une commission de contrôle des spots publicitaires, une sorte d'organe de surveillance. «Aucun spot ne passera sans son avis», a-t-il dit. F. Saoudi a mis en exergue l'organisation du paysage de la publicité audiovisuelle en Algérie et a essayé de répondre à cette question de taille : quelle place pour le service public dans le paysage médiatique et culturel algérien ? L'aspect culturel est plus que fondamental dans une publicité. La manière dont se fait la publicité dans les pays non musulmans sur les préservatifs pour lutter contre le sida est-elle transposable à l'Algérie ? Cette question a provoqué une demi-polémique dans les débats auxquels a donné lieu cette réunion. Entre les pour et les contre, un échange de vues, acide par moments, s'est terminé en queue de poisson. Dans les pays développés, il existe des autorités de régulation, ce sont elles qui chapeautent le secteur de la publicité. Les pays en voie de développement ou émergents en sont dépourvus, parce qu'ils ne disposent pas encore de marchés matures de la publicité. Et, qu'en est-il pour l'Algérie? Pour Rachid Hassas, responsable de Rh International Communication, il faut fédérer les efforts des uns et des autres et créer une association solide à même de défendre les intérêts des professionnels de la publicité. Les professionnels sont-ils cependant à la hauteur de l'évolution du marché dans sa globalité ? Il faut que les opérateurs fassent confiance, dit-il.