Le recyclage et le perfectionnement des employés sont souvent pris à la légère dans notre pays. La plupart des entreprises algériennes sont à la traîne dans ce domaine et n'assurent pas la formation continue de leur personnel. Résultat : la majorité de nos entreprises ne sont pas performantes et compétitives comparativement aux entreprises étrangères. C'est l'amer constat dressé par Mohamed Cherif Belkessam, directeur général de l'Ecole supérieure de gestion (EGS). Il intervenait hier au forum d'El Moudjahid autour d'un thème toujours d'actualité, à savoir la formation continue des employés et les mutations de l'emploi. Des spécialistes et des professionnels, représentant des institutions publiques et privées, ont pris part à cette rencontre et ont exprimé leur opinion. La majorité des intervenants, dont le responsable de l'EGS, la directrice des ressources humaines au groupe Saidal, le directeur de la promotion de l'emploi et de la réinsertion au ministère du Travail et de la Sécurité sociale ont mis l'accent sur l'importance de la formation continue des employés, ce qui leur permet de perfectionner leurs compétences tout au long de leur parcours au sein de l'entreprise. «Le processus de mise à niveau impose aux entreprises de mettre en place un plan de formation continue de leurs employés afin d'être au diapason du développement et des progrès réalisés dans le monde dans divers domaines. La formation continue doit être une obligation et un droit pour tout employé, car cela lui permet d'acquérir de nouvelles compétences et même d'accéder à de nouvelles responsabilités. C'est en somme un véritable accélérateur de carrière», a souligné en substance M. Belkessam. Soulignant le vide juridique existant dans le domaine, le conférencier a appelé à la nécessité de mettre en œuvre une politique de formation continue basée sur des mécanismes et des dispositifs appropriés, mettant l'accent sur un point important, le congé formation. «Il est nécessaire d'instaurer le congé formation et de le consacrer par des textes réglementaires, comme c'est le cas dans les pays développés», a indiqué le responsable de l'EGS, estimant qu'il s'agit là d'un droit absolu dont devrait bénéficier tout employé. «L'entreprise doit, elle aussi jouer le jeu en optant pour la formation continue, dans un souci de rentabilité et de compétitivité.» Abordant la situation des entreprises algériennes, il dira qu'elles sont tenues de dispenser une formation continue à leur personnel sous peine de pénalités. C'est du moins ce que prévoit la taxe sur l'apprentissage et la formation continue (décret de 1998) qui oblige les entreprises contrevenantes à verser semestriellement 2% de leur masse salariale au Fonds national de développement de l'apprentissage et de la formation continue (FNAC). Ce dernier, qui a pour vocation de collecter ces taxes, se charge de mettre en place un programme national de formation continue. Cependant, la réalité du terrain montre le décalage flagrant entre le discours et la pratique et le rapport de l'employeur avec son employé. De son côté, le directeur de la promotion de l'emploi et de la réinsertion au ministère du Travail et de la Sécurité sociale a rappelé que près de 30 000 travailleurs ont bénéficié de formation continue dans le cadre de conventions signées entre des entreprises et le ministère de la Formation professionnelle pour la période 2000 à 2008. A. B.