Le développement du secteur privé avec la création de petites entreprises est l'une des solutions qui peut atténuer la souffrance de milliers de jeunes en quête d'un emploi digne de leurs diplômes. Mais sur ce point précis, les recrutements sont souvent compromis par la faiblesse du niveau du demandeur en raison de la formation dispensée dans les instituts et les universités algériennes. L'emploi des universitaires pose problème. Si les dispositifs du préemploi adoptés par le gouvernement ont permis de résorber le taux de chômage qui caractérise cette catégorie, il n'en reste pas moins que la situation demeure précaire. Au-delà du parcours du combattant et des vieux réflexes liés au favoritisme et au piston, l'avenir des jeunes diplômés universitaires demeure incertain tant que le système économique n'a pas encore connu une grande ouverture permettant aux compétences nationales d'exercer et de prouver leurs capacités à gérer et à faire avancer le pays. Il est vrai que la nouvelle stratégie industrielle a conservé une bonne part de politique sociale qui évite les licenciements, et donc les drames sociaux dans un contexte marqué par une importante augmentation des produits de base. Les entreprises publiques connaissent une véritable pléthore de personnel employé. Mais cela suffit-il pour lutter contre le chômage ? Continuer à faire du social au détriment d'une véritable politique de relance de l'appareil de production maintenant que l'Algérie bénéficie d'une embellie financière due à la flambée du prix du baril serait condamner les Algériens à l'assistanat. La politique de résorption de ce fléau social est l'affaire de tous. Le développement du secteur privé avec la création de petites entreprises est l'une des solutions qui peut atténuer la souffrance de milliers de jeunes en quête d'un emploi digne de leurs diplômes. Mais sur ce point précis, les recrutements sont souvent compromis par la faiblesse du niveau du demandeur en raison de la formation dispensée dans les instituts et les universités algériennes. Au-delà du besoin de recyclage qu'imposent les recrutements, les entreprises nationales ou groupements internationaux recourent souvent à la main-d'œuvre qualifiée ramenée de l'étranger. Le cas du secteur du bâtiment, et notamment la formule AADL, est édifiant à ce propos. Lorsqu'un pays a besoin de ramener des centaines de maçons de Chine pour construire des logements tout simplement standard loin des buildings des grandes capitales, c'est que la situation de la formation professionnelle et universitaire a atteint un stade catastrophique. Face à cette situation, il apparaît urgent d'engager une réforme, une véritable réforme qui puisse intégrer l'universalité dans son fondement afin que le diplômé universitaire ne soit plus un analphabète trilingue. Salim Tamani