La Turquie est prête à jouer un rôle actif pour obtenir une réconciliation entre les factions palestiniennes rivales du Hamas et du Fatah. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan estime que son pays peut «parvenir à la paix. Mais pour cela, il est indispensable que les partis soient en faveur de la paix. Le Hamas doit soutenir la paix, le Fatah doit soutenir la paix!» Erdogan au cours d'une conférence de presse avec le président syrien Bachar El Assad donne sa recette pour l'indispensable réconciliation des frères ennemis palestiniens. «Les responsables du Hamas nous confient l'autorité nécessaire sur cette question et nous disent qu'ils veulent résoudre le problème. Nous allons bientôt avoir un entretien avec le Fatah pour voir si nous pouvons obtenir une même approche», dira le premier ministre turc en allusion à des entretiens prévus à Istanbul avec le président palestinien Mahmoud Abbas, qui dirige le Fatah. Le président de l'Autorité palestinienne et le président syrien se trouvent à Istanbul, pour participer à une conférence régionale sur la sécurité en Asie. Les deux mouvements palestiniens les plus en vue sont en profond désaccord accentué par le contrôle par le parti de Hannyie de la bande de Ghaza en 2006. L'agression sanglante d'Israël visant Ghaza fin 2008 et début 2009 n'a fait qu'aggraver les divergences. Le président Abbas s'installe dans une posture réconciliatrice. Il a annoncé qu'il allait envoyer une délégation à Ghaza, pour des discussions de réconciliation avec le Hamas; «Nous avons mis en place une délégation du leadership palestinien qui doit se déplacer à Ghaza pour convaincre le Hamas de la nécessité d'une réconciliation», a déclaré le chef de l'Autorité palestinienne. La seule condition pour une concorde est l'acceptation par le Hamas d'un «plan proposé par l'Egypte l'an dernier qui appelait le Hamas et le Fatah à faire la paix et à organiser des élections», a souligné le président palestinien. Au cours de son point de presse avec Assad, Erdogan a insisté également sur la nécessité de ne pas ostraciser le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par de nombreux pays. «Dire que le Fatah est une organisation avec laquelle on peut discuter et le Hamas une organisation terroriste est une grave erreur», a-t-il estimé. Le propos est non seulement adressé aux pays occidentaux mais aussi à certaines capitales arabes qui estiment que le mouvement islamiste applique «un agenda préconisé par certaines puissances régionales » en allusion à l'Iran. R. I.