Sous les feux de la rampe depuis le 15 mai 2004, quand la FIFA avait décidé, non sans susciter des oppositions et des mécontentements, que le Mondial 2010 se jouerait sur son sol, l'Afrique du Sud est ces derniers jours le centre du monde. Des milliards de terriens n'ont d'yeux et d'oreilles que pour le pays de Nelson Mandela. Tous les regards et tous les projecteurs sont braqués sur Johannesburg qui vivra à partir de demain l'événement le plus planétaire et le plus médiatisé. Le coup d'envoi de la 19ème édition de la Coupe du monde sera donc donné demain, moment très particulier pour un continent qui a attendu 80 longues années –le premier Mondial a eu lieu en 1930 en Uruguay- pour abriter une compétition quadriennale qui ne laisse personne indifférent. Le 11 juin 2010 est d'ores et déjà une date symbolique pour l'Afrique qui fête cette année les 50 ans de ses indépendances. Plus symbolique encore pour le pays organisateur qui a vaincu un apartheid ravageur pour s'inviter dans la cour des puissants. Depuis qu'elle s'est débarrassée de l'apartheid, la nation arc-en-ciel a de grandes ambitions sous la direction emblématique de Mandela dont la présence demain au temple du Soccer City pour la cérémonie d'ouverture très souhaitée par toute l'humanité. Et l'organisation d'une manifestation sportive de cette dimension en est incontestablement la parfaite illustration du beau parcours d'un pays qui s'est imposé à pas sûrs. South Africa est aujourd'hui le centre du monde. Organiser le Mondial est un énorme défi qu'aucun pays ne veut rater. La responsabilité est encore plus lourde quand il s'agit du premier Mondial en terre d'Afrique à travers lequel l'Afrique du Sud s'est fait manifestement un devoir de tordre le cou, sans rancune, aux idées reçues, véhiculées par certains lobbies prêts à toutes les fourberies pour exclure le continent de toute forme d'organisation. L'Afrique du Sud, gouvernement et peuple, ne veut pas rater l'occasion d'écrire une nouvelle fois l'histoire. L'histoire d'une Afrique qui sait réaliser. L'enthousiasme et la détermination animent sans discontinuité les Sud-Africains qui ont compris le poids de la responsabilité dont ils sont investis. Mission difficile. Mais guère impossible. Difficile parce qu'une Coupe du monde passionne des milliards de gens, qui veulent voir du spectacle, donner leur avis et, pourquoi pas, profiter de la circonstance. La Coupe du monde n'est plus ce qu'elle était il y a vingt ans. La compétition a fortement grandi à force de voir se jouer dans et autour d'elle de grands enjeux, aussi bien politique, économique, financier et médiatique. Difficile parce que l'Afrique du Sud a, dans une certaine mesure, la «malchance» de succéder à la perfection allemande dans l'organisation de la manifestation. Les faux tribunaux de l'organisation n'hésiteront pas ainsi à exiger de l'Afrique du Sud ce qui n'a jamais été fait sur la planète foot. Ce n'est pas impossible dans le sens où elle ne manque pas d'atouts pour réussir son pari. Elle en donné la preuve à maintes occasions en abritant différentes manifestations dans diverses disciplines. Ce n'est pas impossible au vu de la ferveur que vit ces derniers jours tout le peuple qui se met plus que jamais à l'heure du Mondial. Ce n'est pas impossible compte tenu des efforts que ne cessent de fournir les autorités du pays pour que les appréhensions d'ordre sécuritaire, évoquées ici et là par des médias plutôt vecteurs de stéréotypes et de clichés que diseurs de vérité, cessent à jamais. A. Y.