Les pays membres de l'Union du Maghreb arabe (UMA) veulent encore croire en la possibilité de relancer cette entité régionale qui a toutes les peines du monde à prendre réellement forme depuis la naissance du projet en 1989. Et les appels dans ce sens se sont multipliés hier à l'occasion des travaux de la 7ème session du Conseil consultatif maghrébin de l'UMA qui ont pris fin jeudi à Alger. «L'unité du Maghreb arabe est devenue, aujourd'hui, non seulement une nécessité stratégique mais aussi une condition sine qua non pour faire face aux mutations que connaît le monde», a déclaré l'Algérien Aïssa Kheiri à l'ouverture de cette rencontre. Ce dernier, notons-le, a pris ses fonctions de président du Conseil consultatif de l'Union du Maghreb arabe (UMA), succédant au Tunisien El-Sohbi El-Karoui qui occupait ce poste depuis 2005. Tout en soulignant «l'attachement de l'Algérie au parachèvement de l'œuvre d'édification maghrébine», il a affirmé que l'intégration économique, la mise en place d'un plan maghrébin pour la préservation des équilibres écologiques, la lutte contre le réchauffement climatique et la désertification ainsi que la préservation de la faune et de la flore «constituent des défis communs que nous devons affronter ensemble». Aussi plaidera-t-il pour «la nécessité d'intensifier les efforts pour parachever la construction de l'Union du Maghreb, la mettre à l'abri des problèmes conjoncturels et œuvrer à unifier les positions de ses pays selon une vision stratégique au service des intérêts des peuples maghrébins». A son tour, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, a souligné que la préservation des intérêts des pays du Maghreb exige un travail en commun dans un cadre harmonieux et complémentaire dans leurs relations avec l'Union européenne (UE) et les autres ensembles régionaux. «Nous devons travailler en commun avec résolution et dans un cadre harmonieux et complémentaire afin de préserver nos intérêts et de faire prévaloir nos cartes dans les négociations avec nos partenaires», a-t-il affirmé dans son intervention à l'ouverture de la 7e session ordinaire du Conseil consultatif de l'Union du Maghreb arabe (UMA). «Avancer en rangs divisés dans le cadre des zones de libre-échange au niveau euro-méditerranéen et dans nos relations avec l'UE et les autres ensembles régionaux est susceptible d'affaiblir notre position lors des négociations et de nous priver de l'utilisation des cartes gagnantes à notre disposition dans ces négociations», a-t-il ajouté. Et de convier les parlementaires à contribuer à la concrétisation de cet ambitieux projet. Bensalah n'en estime pas moins que l'intégration économique maghrébine est en train de se renforcer à travers, entre autres, la création de la Banque maghrébine de l'investissement et du commerce, laquelle tiendra sa réunion constitutive à Tunis avant la fin de l'année en cours. De même que le projet de création de la communauté économique maghrébine qui est sur le point d'être finalisé. Sur un autre plan, Bensalah a tenu à réaffirmer la solidarité de l'Algérie avec la population de Ghaza victime d'un blocus, tout en appelant les parlementaires du monde et «tous les hommes libres à apporter un soutien sans faille aux Palestiniens». Lui succédant, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Abdelaziz Ziari, a souligné que la construction maghrébine est une «exigence» et un «impératif stratégique» pour l'Algérie : «En dépit des obstacles et des difficultés du moment, nous sommes convaincus que l'avenir de notre pays est avant tout maghrébin avant d'être euro-méditerranéen ou autre.» M. C.