"Stimuler le processus d'intégration économique des pays du Maghreb arabe" et "relancer le processus de dialogue direct" Entre ces pays et l'Union européenne, correspond à l'objectif premier de cette réunion, a affirmé Luís Amado, ministre d'Etat et des Affaires étrangères et président en exercice du Conseil des ministres de l'UE, lors de la conférence de presse qui s'est tenue à l'issue de la troïka entre l'UE et l'Union du Maghreb arabe - UMA. "En dépit des difficultés qui ont marqué la vie de cette région" et qui, depuis 1991, ont empêché la réalisation d'une rencontre sur ce format, Luís Amado estime qu'il existe à présent "une expresse volonté politique visant à reprendre le processus du dialogue direct entre l'UE et les pays du Maghreb arabe, le but étant de renforcer l'action multilatérale". D'après le ministre des Affaires étrangères portugais, les attentes sont maintenant importantes quant au processus d'intégration de ces pays. Ces sessions précèdent l'ouverture de la IXe Réunion ministérielle euro-méditerranéenne des Affaires étrangères. Un partenariat qui a été lancé en 1995 et qui rassemble les 27 pays de l'Union européenne, l'Algérie, l'Autorité Palestinienne, l'Egypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Syrie, la Tunisie et la Turquie. Outre Luís Amado, ont encore pris part à cette conférence de presse Javier Solana, SG du Conseil et Haut représentant de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité commune, Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne chargée des Relations extérieures et de la Politique de voisinage, Ramadan Ahrm Barak, responsable des Affaires européennes de la Libye et président en exercice de l'UMA, ainsi qu'Abib Ben Yahia, secrétaire général de l'UMA. Pour Benita Ferrero Waldner, cette rencontre prouve combien les pays du Maghreb se sont rapprochés de l'Union européenne et la relation qu'ils entretiennent avec l'Europe est un modèle à suivre. D'après la commissaire européenne, il faut maintenant miser sur le développement économique, la création d'emplois et l'investissement. L'initiative de mettre sur pied une entité économique maghrébine répond à la nécessité absolue d'agir en équipe afin de mieux affronter les défis auxquels sont confrontés les pays du Maghreb. Chaque membre de cette naissante Union maghrébine économique connaît maintenant son rôle. Une équipe de cinq organisations patronales, venues de chaque pays de l'UMA, a planché sur les conséquences concrètes de cette fusion. Au-delà des "incompréhensions" d'ordre politique, les pays de l'UMA sont condamnés plus que jamais à réussir l'intégration économique. Avant d'engager le processus de rapprochement à proprement parler, les cinq organisations se sont concertées "en coulisses", appuyées par les hautes instances officielles des pays représentés. Le Maghreb est, de par sa situation géographique et ses liens historiques, une région prioritaire pour l'Europe du Sud, surtout pour la France et l'Espagne. Sa stabilité et sa prospérité sont des objectifs fondamentaux de l'action extérieure européenne. Ainsi que le rappelait le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération espagnol, Miguel Angel Moratinos, l'Espagne, et donc l'Europe, se trouvent seulement à 14 kilomètres du Maroc, mais chacun de ces kilomètres représente un point sur le différentiel des revenus entre les deux rives, de 15 à 1 : le plus grand écart du monde entre Etats frontaliers. Pour atteindre la prospérité et le développement, il est essentiel d'avancer sur les mesures d'intégration régionale. Les pays du Maghreb - le Maroc et l'Algérie principalement - doivent encourager leurs réformes économiques, politiques et financières. La création d'un marché régional est inconcevable sans une plus grande liberté de circulation des personnes. La fermeture des frontières entre l'Algérie et le Maroc, les faibles échanges commerciaux et humains entre les pays de la région freinent leur croissance économique. La non résolution du conflit du Sahara Occidental paralyse toute possibilité d'avancer vers l'intégration. Et compte tenu de l'adéquation des intérêts Maghrébins et Européens, et de l'impact du développement du Maghreb sur la sécurité de l'Union Européenne, l'instauration d'un partenariat plus équilibré s'impose .