L'Algérie a dominé, l'Algérie a mieux joué, l'Algérie avait plus d'occasions et avait sérieusement menacé les bois de la Slovénie, mais Saadane n'a pas l'âme d'un gagneur. Il a refusé de faire les changements qu'il fallait au bon moment. Il a préféré gérer la rencontre avec une prudence excessive, tablant sur un résultat nul. Pourtant, de l'avis de tous, y compris des commentateurs et observateurs étrangers, l'équipe slovène était prenable, battable mais les Verts, qui ont fait preuve d'un meilleur jeu technique, sont restés prudents et timorés. La Slovénie a exploité la deuxième occasion qui lui était offerte pour atteindre les filets de Chaouchi. Ce dernier ayant mal négocié la réception d'une balle pourtant facile. Les millions d'Algériens qui ont suivi la rencontre d'hier s'attendaient, sinon à une victoire, du moins à un nul honorable qu'expliquerait le système défensif de l'équipe adverse. Saadane en a décidé autrement. Aujourd'hui et après cette défaite inattendue, des interrogations s'imposent sur les choix tactiques d'un entraîneur qui refuse de libérer toutes les énergies d'une équipe fantastique. On a l'impression que, y compris durant la première partie de la rencontre, les consignes données aux joueurs ont bridé leurs capacités offensives comme s'il s'agissait d'un match d'entraînement. Le plus frustrant dans ce premier test des Verts, c'est ce gâchis entretenu par un sélectionneur qui a brisé Ghezzal en le mettant sur le banc de touche avant de le remettre sur selle pour commettre deux fautes fatales en voulant prouver qu'il méritait le poste qu'il a toujours occupé. Ce qui est encore frustrant, c'est l'entêtement de Saadane à refuser tout changement au moment opportun. On ne comprend pas pourquoi ni Boudebouz ni Guedioura n'ont été sollicités pour donner un coup de main à une équipe qui avait commencé à battre de l'aile. On ne comprend pas pourquoi Saadane a eu recours à Saïfi alors que ce dernier n'est plus performant depuis longtemps. On ne gère pas une sélection nationale avec des sentiments. Saadane est un sentimental face à des coachs féroces qui ont la rage de vaincre, des leaders qui occupent l'espace qui leur est réservé sur la touche pour imposer la marche à suivre à leurs poulains, des meneurs d'hommes qui savent écarter des joueurs quand il le faut et intégrer des joueurs quand il le faut. Si, face à la Slovénie qui a fait une piètre prestation, l'Algérie a encaissé un but malheureux, qu'en sera-t-il face à l'Angleterre et aux Etats-Unis ? Saadane est peut-être un bon sélectionneur, un bon chasseur de talents, mais il est incontestablement un mauvais technicien. Il est temps de penser à l'avenir et à l'homme qui préparera les Fennecs aux exploits futurs dans les compétitions continentales et internationales. Cette équipe est jeune, disposant d'atouts et d'un potentiel énormes. Ce qui lui manque, c'est cette main de fer qui lui impose la discipline tout en libérant les énergies qu'elle recèle. A. G.