L'Algérie a raté son entrée dans le Mondial 2010. En commettant deux bêtises impardonnables, les Verts ont laissé filer les trois premiers points. Cette défaite amère alimente beaucoup de regrets. Et pour cause, l'Algérie n'a pas été ridicule. Contrairement à ce que beaucoup de techniciens ont laissé entendre avant ce premier match, les Fennecs n'ont pas semblé dépassés par l'enjeu de cette rencontre. Ni timides ni affaiblis par leurs derniers revers en matches amicaux, les Ziani, Belhadj, Yebda et consorts ont donné le meilleur d'eux-mêmes pour faire honneur à leur maillot. Il faut reconnaître qu'à aucun moment les Slovènes n'ont dominé sérieusement le cours du jeu. En termes d'occasions de but, sur les coups de pied arrêtés, les Verts se sont montrés plus dangereux. Ils ont même failli inscrire leur but dans ce premier Mondial africain grâce aux tirs puissants de Belhadj et aux retraits millimétrés de Ziani. En première période, Halliche prend carrément le dessus sur un défenseur slovène et frappe de la tête un ballon qui passe juste à côté des buts. A ce moment-là, la Slovénie semblait bel et bien prenable et l'Algérie rêvait de cette belle première victoire. Malheureusement, en deuxième période, les Slovènes reprennent petit à petit, grâce à leur possession du ballon, la maîtrise du jeu. Et pourtant, rien n'indiquait que notre équipe allait perdre par la petite des marges. Pour ce faire, il a suffi d'une entrée ratée de Ghezzal en cours de jeu. Un premier carton jaune concédé bêtement et puis, erreur fatale et incompréhensible, sur une main incroyable dans la surface de réparation de l'équipe slovène, un deuxième carton est brandi par l'arbitre. A 10 contre 11 et à un quart d'heure de la fin du match, les choses se compliquent dangereusement. Quelques minutes ont suffi dès lors aux Slovènes pour surprendre les Algériens avec un tir pas du tout terrible, mais qui finit quand même dans les filets après une erreur d'appréciation de Chaouchi. A l'étonnement général, ce dernier n'a pu s'emparer d'un ballon qui lui est parvenu suite à une frappe anodine. Ce but miraculé de Koren dans les dix dernières minutes de la rencontre fait craquer notre sélection nationale et plonge nos supporters dans le désarroi. Après, c'est une succession d'erreurs de coaching qui est venue entériner de fait la victoire des Slovènes. Saïfi, inefficace depuis belle lurette, entre timidement dans le match et ne s'illustre nullement. Boudebouz toujours sur le banc aurait quand même pu surprendre les défenseurs slovènes avec sa fraîcheur et ses dribbles chaloupés. Mais Saadane ne bronche pas et laisse le temps passer en faveur des Slovènes. Avec la sempiternelle indigence de notre attaque et la régulière immaturité tactique, l'Algérie paie cash ses bêtises. Malheureusement, cette défaite risque de coûter très cher aux Verts, qui dominaient mollement jusqu'au but et qui doivent maintenant affronter les deux équipes les plus fortes du groupe, l'Angleterre le 18 juin et les Etats-Unis le 23 juin. La Slovénie, en revanche, a parfaitement réussi son entrée et profité du nul entre les Anglais et les Américains, samedi dernier, pour prendre la tête du groupe. Les «Zmajecki» (Dragons) ont d'ailleurs remporté leur première victoire en Coupe du monde, après trois défaites lors de leur première participation en 2002. «La chance se jouait entre la Slovénie et nous, et nous l'avons ratée», a souligné l'entraîneur Rabah Saadane au coup de sifflet final. «Ce sera très difficile pour nous lors des deux prochains matches», a-t-il ajouté. Pour lui, «les fautes font partie du football. Je n'incrimine pas Chaouchi et Ghezzal», a-t-il encore expliqué en annonçant que «Chaouchi est notre meilleur gardien. Il n'est pas question de le changer sauf s'il le demande». Une telle passivité et une telle simplicité dans l'analyse et la prise de décision risquent de nous coûter très cher face aux redoutables Anglais. Mais cela préoccupe-t-il vraiment notre sélectionneur national ? A. S.