Comme prévu, les établissements du moyen, à travers les 48 wilayas du pays, ont affiché les résultats du brevet d'enseignement moyen (BEM) 2010, jeudi dernier. Les établissements avaient ouvert leurs portes très tôt le matin pour confirmer des résultats, donnés quelques heures plus tôt par Mobilis. Une opération que l'opérateur de téléphonie mobile réussit bien depuis cinq années, grâce notamment à la collaboration de l'Office national des concours et des examens (ONEC). Selon des chiffres fiables donnés par des confrères et non par la tutelle elle-même, en l'occurrence le ministère de l'Education nationale qui, comme chaque année, réserve ce droit à l'information à certains quotidiens et pas à d'autres, les résultats sont relativement meilleurs par rapport à l'année dernière. Le taux de réussite national est estimé à 62%, alors qu'il était de 58% l'année précédente. Des taux qui vont en augmentation depuis la mise en œuvre de la réforme du système éducatif pour justement justifier le recours à cette réforme, constatent des proches du domaine. Certains vont jusqu'à accuser les services du ministère de gonfler les notes, sinon de faire preuve de souplesse dans les corrections pour arriver à de tels résultats. D'autres soutiennent que les sujets des examens ont été élaborés de façon à être à la portée de tous. Exception faite pour certaines matières, ceux de cette année ont été jugés faciles aussi bien par les élèves et leurs enseignants que par des spécialistes de la pédagogie. Autrement dit, même si les taux de réussite vont croissant, depuis la mise en œuvre de la réforme, le niveau des élèves ne suit pas cette évolution, pour ne pas dire carrément qu'il va dans le sens inverse. Il n'y a qu'à voir le comportement de ces élèves à la sortie de leurs établissements. Pis, celui des surveillants et des enseignants aux attitudes blâmables, en présence même de leurs élèves, comme c'est le cas de cet enseignant du secondaire trouvé en train de fumer en classe. «Je ne peux pas me passer de la cigarette…» se contente-t-il de dire. Pour en revenir au BEM de cette année, voire de ces dernières années, les résultats sont bien meilleurs par rapport aux années où l'on parlait d'une «école sinistrée» mais «cela ne veut rien dire», comme aiment à le répéter de nombreux citoyens. Le désarroi des étudiants à l'université –de nombreux étudiants abandonnent la faculté à la première année d'études- témoigne de la faiblesse du niveau scolaire. Après cela, il y a les difficultés de trouver un emploi, d'évoluer dans son travail, d'améliorer sa situation professionnelle et sociale… tout un ensemble de blocages qui renseignent sur la persistance de dysfonctionnements et de lacunes dans le système éducatif algérien. K. M.