Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Comme l'année dernière, il n'y aura sans doute pas d'opération de délestage cet été à Oran, la centrale électrique réalisée de Bir El Djir, l'une des sept unités relevant du plan d'urgence 2 000 mégawatts, ayant été mise en service durant le premier trimestre 2008. Donc, pas de crainte à avoir, selon les responsables de la Sonelgaz, pour cet été : «L'Algérie est à l'abri des délestages jusqu'en 2012», avait notamment rassuré, Nourredine Bouterfa, le P-DG de la société lors d'une intervention sur les ondes de la radio nationale. En revanche, la direction régionale d'Oran insiste sur sa détermination à récupérer les milliards de créances qu'elle détient auprès des mauvais payeurs. Après avoir initié des actions de sensibilisation, Sonelgaz enclenche ainsi la vitesse supérieure en adressant des mises en demeure aux opérateurs des zones industrielles d'Arzew, Bethioua et Hassi Ameur. Selon les responsables de Sonelgaz, les entreprises publiques et privées basées dans ces zones-là sont redevables d'un montant total de 62 milliards de centimes que l'Etat doit récupérer impérativement. Saisies début juin, ces entreprises disposent d'un délai d'un mois, soit jusqu'au début juillet, pour assainir la situation sous peine de subir des coupures électriques. La société d'électricité menace également de sanctionner les 70 000 abonnés qui n'ont pas encore honoré (au moins) les factures de 2010, créances dont le montant avoisine 550 millions de dinars et représente 60% du solde global des créances. En mai dernier, deux opérations de recouvrement avaient été menées dans la daïra de Sénia et 30 000 foyers ont été touchés par des coupures d'électricité. Sonelgaz, qui prévoit d'autres coupures et d'autres opérations de recouvrement, a également mis en demeure les collectivités locales (dont celle de la ville balnéaire Aïn Turck) de régler leurs créances de 2009 et 2010 avant la fin du mois en cours. Ce qui signifie que Aïn Turck, capitale du tourisme balnéaire oranais s'il en est, risque de se retrouver dans le noir à la veille du rush des juillettistes. Pour les responsables de Sonelgaz, le recours à la coupure est la plus sûre manière de recouvrer ces créances, en témoignent les trois milliards de centimes récupérés en quelques jours auprès des particuliers. A moins de trouver un arrangement avec Sonelgaz, une autre forme de délestage risque d'avoir lieu dans plusieurs localités de la wilaya d'Oran et risque d'en affecter le peu d'activité économique qui subsiste.