La Commission européenne soutient le projet «Desertec». C'est le propos de Gunther Oettinger, commissaire européen chargé de l'énergie, au cours d'une conférence de presse tenue hier au Sheraton d'Alger, en marge de la première réunion du Conseil des ministres, une instance qui regroupe les ministres en charge de l'énergie d'Algérie, du Maroc et de Tunisie, ainsi que le commissaire européen chargé de l'énergie. Gunther Oettinger a ajouté que ce projet doit avoir «l'appui des pouvoirs publics, que Desertec est un projet d'intérêt public, qu'il doit être financé par des privés et que nous soutenons». Cette parenthèse fermée, il soulignera que la rencontre d'hier a permis de parler de projets «importants et concrets» dans le domaine de l'énergie, de réseaux pouvant aller du «Maroc jusqu'au Proche-orient et de la Grèce au Portugal». Au sujet de «l'accord stratégique» sur l'énergie toujours en discussions entre l'Algérie et l'Union européenne, il a déclaré que les deux parties «poursuivront» les négociations autour de cette question, qu'on essaye de parvenir à une «convention sur l'énergie» et que l'Algérie «a intérêt à arriver à un accord». Il s'est dit «convaincu» qu'on pourrait y parvenir. Autre point évoqué lors de cette conférence de presse, la tarification à adopter dans le projet «intégration progressive des marchés de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie au marché de l'électricité de l'UE». Présent à cette conférence, Youcef Yousfi a relevé que les prix de l'électricité seront abordés dans «une étape ultérieure», dans le cadre du projet dont il s'agit. Quant à la ministre marocaine, elle a noté que l'idée est qu'il y ait une «harmonisation» en matière de tarification. La réunion ministérielle a permis d'aborder une somme de questions. Elle a été sanctionnée par l'adoption d'une déclaration et d'un plan d'action à moyen terme (2010-2015). Il est mentionné dans ladite déclaration que les ministres «ont confirmé leur volonté de poursuivre les réformes de leurs secteurs énergétiques nationaux et de mettre à profit les possibilités offertes par la coopération bilatérale et multilatérale entre leurs pays respectifs et l'Union européenne dans le but de mener à bien les réformes […]». Il y est également écrit que l'intégration dont il est question et l'émergence d'un marché de l'électricité contribueront «à la création d'un espace de libre-échange entre les pays méditerranéens et l'Union européenne qui constituera à long terme une passerelle énergétique entre les pays de le rive sud et la rive nord du Bassin méditerranéen». L'instance ministérielle s'est engagée aussi à «poursuivre les actions visant à harmoniser les cadres législatif et réglementaire ainsi que les condition techniques et économiques pour la mise en place d'un marché viable de l'électricité dans et entre les trois pays du Maghreb et son intégration à celui de l'UE». Est-ce à dire que la Libye et la Mauritanie en sont exclues ? Youcef Yousfi avance qu'on «va œuvrer pour les y intégrer». En ce qui concerne la tarification, la déclaration d'Alger y consacre un bon paragraphe, mettant en exergue le fait que «l'accès aux réseaux doit être non discriminatoire, transparent et faire l'objet d'une tarification adéquate. Les autorités de régulation et les autorités publiques […] sont invitées à présenter un projet de méthodologie commune pour la tarification transfrontalière et d'accès aux infrastructures de transmission de l'électricité, en référence aux principes utilisés dans l'Union européenne». Y. S.