De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La faculté de médecine n'en finit pas d'accumuler les déboires.Alors que le bras de fer opposant le doyen aux deux syndicats (SNPDSM et SNMASM) semble avoir trouvé une issue, du moins provisoire, chez le rectorat, voici qu'un autre feuilleton surgit. Cette fois-ci les manœuvres proviennent d'un syndicat nouveau-né qui est venu brouiller les cartes des deux ligues mentionnées. De fait, le Syndicat des hospitalo-universitaires de Constantine (SHUC) , décrié par l'alliance de docents et de maîtres-assistants, est passée à la vitesse supérieure pour demander à l'administration d'interdire «dorénavant l'accès aux lieux où se dérouleront les contrôles pour tout enseignant qui n'est pas réquisitionné pour la surveillance et la remise des questions». Ainsi, selon le procès-verbal établi par le SHUC, l'administration est appelée à appliquer la réglementation en vigueur en cas d'absence des responsables des modules, soit un constat sur les dernières irrégularités ayant entaché le déroulement des examens d'anatomie et de pathologie des troisièmes années, le 8 juin dernier. Toutefois, ce nouveau syndicat n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour citer dans ce P-V les médecins qui ont été à l'origine de cette perturbation. Ils appartiennent évidemment aux syndicats qui ont enclenché la grève pour protester contre le maintien du responsable de la faculté de médecine. Le terme «groupuscule» évoqué par le SHUC a provoqué l'indignation dans les rangs des maîtres-assistants et professeurs, ce qui les a poussés à adresser une correspondance au recteur de l'université Mentouri, au président du conseil scientifique de la faculté de médecine et à l'Inspection du travail de la wilaya de Constantine. Aux yeux des deux mouvements protestataires, le SHUC n'est pas représentatif sur le plan légal et use de tous les moyens «illégaux». Les SNPDSM et SNMASM, dans un communiqué rendu public jeudi dernier, alertent les destinataires sur «l'illégalité, le flou et le piétinement de la réglementation et des lois de la République que ce pseudo-syndicat a tracé comme ligne de conduite». Haussant le ton, les rédacteurs du communiqué tirent à boulets rouges sur la présidente de ce néo-syndicat. «La situation est grave, l'autoproclamée présidente du SHUC se permet d'agir au nom de l'université Mentouri et de la faculté de médecine, sur les tracts et procès-verbaux, ô combien dangereux, diffamant et portant préjudice à toute l'institution», écrivent les signataires du communiqué, le docteur Kitouni (SNMASM) et Mme Benhasine (SNPDSM). In fine, ces derniers promettent que le «SHUC n'aura pas dit son dernier mot, car l'irréparable a été commis et la dignité maculée». Autrement dit : «Nous ne ferons aucune concession quand l'enseignant est assimilé à un terroriste», concluent-ils. En l'absence d'une voix médiane pouvant départager les protagonistes, la tutelle ne devrait-elle pas intervenir pour lever le voile sur tout ce qui se trame dans la prestigieuse faculté de médecine de Constantine ? Les syndicalistes le souhaitent !