Plus de 11 tonnes de résine de cannabis ont été saisies durant le premier trimestre 2010 par les services chargés de la lutte contre la drogue, a indiqué l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT). Pour le quatrième trimestre de l'année 2009, plus 22 000 kg de drogue ont été saisis alors que, pour toute l'année, ce sont plus de 74 tonnes de cannabis, contre 38 tonnes en 2008. Les chiffres sont on ne peut plus révélateurs : le trafic, et donc la consommation, de la drogue sont en hausse en Algérie. Autrement dit, les marchands de la mort arrivent à trouver de nouveaux clients. Et comme ce n'est pas à un âge avancé qu'on se met généralement à fumer des joints, c'est forcément des jeunes qui grossissent les rangs des consommateurs de drogue. Les quelques enquêtes, non exhaustives, menées en milieu de jeunes ont d'ailleurs montré que les fumeurs de cannabis sont de plus en plus jeunes, des lycéens, voire des collégiens. Pis, les drogues dures, cocaïne, héroïne et crack, ont fait leur apparition. De pays de transit qu'il était dans les années 1980, l'Algérie est désormais devenue un marché de consommation, de production même. La découverte de champs de culture du chanvre dans différentes régions du pays a plus d'une fois défrayé la chronique. Le danger est réel et important, bien plus qu'on ne l'imagine. Le marché de la drogue est le deuxième après celui des armes. Et ces marchés deviennent plus dévastateurs quand ils se croisent, ce qui est de plus en plus courant. Grand banditisme, terrorisme, trafic de drogue et ventes d'armes font désormais bon ménage et constituent les piliers du crime organisé international. Un des thèmes à l'ordre du jour du somment du G8 au Canada, qui sera élargi à trois autres pays, la Colombie, la Jamaïque et Haïti, concerne d'ailleurs le terrorisme et ses connexions, notamment avec le crime organisé et le trafic de drogue. Le président de la République l'a justement souligné en affirmant que la criminalité en Afrique a pris «de graves proportions à travers le trafic d'armes légères et de drogue par des réseaux de criminalité organisée. Elle représente une menace d'autant plus redoutable que ces réseaux ont noué des liens étroits avec les organisations terroristes qui se sont repliées en Afrique et sur la zone du Sahel en particulier. Cette menace n'est pas circonscrite à l'Afrique. Sa portée couvre l'Europe et va même bien au-delà. L'Afrique est le deuxième producteur mondial de cannabis et l'Afrique de l'Ouest, zone de transit pour le trafic de cocaïne, demeure l'une des régions les plus exposées aux activités illicites des réseaux de trafic de drogue». Convaincus de l'ampleur du danger, les pays riches qui ne cachent plus leurs inquiétudes concernant le terrorisme et le trafic de drogue en Afrique, se disent disposés à faire un effort en matière d'aides. Mais on ne peut rester les bras croisés à attendre que ces pays viennent à notre aide et il est plus que nécessaire d'unir les efforts de tous les acteurs pour barrer la route aux marchands de la mort. Il y va de l'avenir et du devenir de notre jeunesse. H. G.