Photo : APS Par Samira Imadalou Pour réussir à introduire les produits agricoles sur le marché européen, de nombreuses conditions doivent être assurées. Selon le directeur de l'Institut national de la recherche agronomique d'Algérie (INRAA), M. Fouad Chehat, il y a lieu de parachever l'organisation des filières agroalimentaires, de développer les modalités d'organisation et de créer les conditions d'une régulation efficace des marchés. Sur un autre plan, des efforts sont à faire en matière de gestion des normes. Intervenant hier à l'occasion d'une rencontre internationale sur les exportations de produits agricoles algériens vers l'Union européenne (UE), tout en citant ces conditions, il a estimé que les efforts de l'Etat pour faire participer l'agriculture à la diversification de l'économie «devraient aboutir, à court terme, à l'accroissement des productions susceptibles de trouver des débouchés sur les marchés extérieurs». La nécessité de continuer à «œuvrer à maintenir l'intégration de l'économie nationale dans le marché mondial», s'impose donc, selon M. Chehat, qui a plaidé pour une «intégration réfléchie» afin d'inverser la donne, c'est-à-dire passer d'un pays importateur de produits alimentaires à un pays exportateur. Dans ce cadre, le directeur général de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), M. Mohamed Benini, a rappelé que l'absence d'une politique d'exportation et de promotion des produits agricoles est l'une des principales contraintes qui freinent l'évolution des exportations. «Les autres contraintes ont trait, entre autres, à la qualité des produits agricoles qui ne répondent pas aux exigences du client étranger, aux problèmes logistiques et organisationnels, au manque d'organisation et de professionnalisme chez les exportateurs, aux lenteurs des procédures bancaires et à l'insuffisance des infrastructures du froid notamment au niveau des ports», a-t-il expliqué. La relance des exportations des produits agricoles reste possible en raison de l'amélioration enregistrée dans le volume de la production, les facilités accordées aux produits agricoles par l'accord d'association avec l'UE et la persévérance de quelques exportateurs en dépit des difficultés. A noter aussi que la faiblesse des ventes agricoles vers l'Europe s'explique aussi par la méconnaissance de l'organisation des marchés européens et des besoins des consommateurs européens, ainsi que par une mise à niveau insuffisante en matière de normes et de compétitivité. Le représentant du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, qui a développé ces points, a appelé à «un appui multiforme» de l'UE en matière de connaissance des marchés européens et des circuits de distribution, de même qu'à la mise en place de systèmes de veille économique, réglementaire, technique et technologique, ainsi qu'à un renforcement des organisations interprofessionnelles. Les exportations algériennes vers l'UE sont insignifiantes et irrégulières. Selon le représentant du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Bouzidi, les exportations des produits agricoles algériens vers l'Union européennes ont atteint un volume de 60 000 tonnes pour une valeur de seulement 42 millions de dollars en 2009 contre 52 000 tonnes et 46 millions de dollars en 2008. Le total de ces exportations en valeur et en volume est inférieur aux importations algériennes en pomme de terre auprès de cette même région. Les exportations algériennes vers l'UE sont caractérisées, selon lui, par «la prédominance de l'exportation de, quasiment, un produit, à savoir les dattes, par la faiblesse relative des volumes exportés pour l'ensemble des produits et l'irrégularité de la gamme des produits exportés».