La balance commerciale extérieure des produits agricoles a enregistré, en 2009, un déficit de 4 millions de dollars. La signature de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) bute sur un obstacle de taille: les producteurs algériens ne connaissent pas les besoins du marché européen en produits agricoles de large consommation. C'est autour de cette problématique, que s'articule la rencontre sur les exportations de produits agricoles vers l'UE. Laquelle rencontre se tient depuis hier à l'hôtel Mouflon d'Or à Alger et organisée par le ministère de l'Agriculture en collaboration avec la Commission européenne. Le thème de cette rencontre porte sur l'accès au marché européen des produits agricoles algériens. L'impact de l'accord sur les exportations algériennes hors hydrocarbures reste faible. C'est ce qui ressort des statistiques établies par l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex). En 2009, les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE ont été estimées à 572 millions USD contre 601,4 millions USD en 2005, soit un déficit de 4 millions USD. «Le total des exportations agricoles algériennes vers l'UE, en valeur et en volume, est inférieur à nos importations en pomme de terre auprès de cette même région», a affirmé Rachid Bouzidi, représentant du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Le même responsable a affirmé que les exportations des produits agricoles algériens (sauf poissons) vers l'UE avaient atteint un volume de 60.000 tonnes pour une valeur de 42 millions de dollars en 2009 contre 52.000 tonnes pour 46 millions de dollars en 2008. Cet état de fait est dû à la situation interne de l'économie algérienne. «Nous sommes toujours dans l'économie régie par l'administration centrale. C'est pour cela qu'il n'est pas évident d'avoir des perspectives de relance en matière de production et de modernisation des mécanismes de distribution et d'exportations», a indiqué M.Fouad Chehat,directeur général de l'Institut national de recherche agronomique d'Algérie (Inraa). Il a cité plusieurs conditions incontournables pour parvenir à une reprise des exportations de cette catégorie de produits. Il s'agit, selon lui, du parachèvement de l'organisation de chaque filière agroalimentaire, du développement de modalités d'organisation, de la création de conditions d'une régulation efficace des marchés et de la prise en charge de la gestion des normes. Il a estimé que les efforts consentis par l'Etat pour renforcer les exportations et faire participer l'agriculture à la diversification de l'économie devraient aboutir, à court terme, à l'accroissement des productions susceptibles de trouver des débouchés sur les marchés extérieurs. En outre, M.Chehat a insisté sur l'établissement d'une expertise permettant de situer les besoins du marché européen en matière de produits agricoles. En ce sens, il a insisté sur la labélisation des produits algériens pour les faires accéder aux marchés européens les plus prisés. Il s'agit, notamment du Salon de Londres, du Salon de l'agriculture et de l'agroalimentaire de Paris, du Salon de Perpignan et du Salon Hallal de Paris. Les produits agricoles algériens souffrent d'un manque de visibilité sur le marché européen en raison, notamment de la prédominance des hydrocarbures dans les échanges commerciaux de l'Algérie avec le monde. Pour Mohamed Benini, directeur général d'Algex, plusieurs contraintes avaient freiné l'évolution des exportations. Il a cité, en premier lieu, l'absence d'une politique d'exportation et de promotion des produits agricoles. «Les autres contraintes ont trait, entre autres, à la qualité des produits agricoles qui ne répondent pas aux exigences du client étranger, aux problèmes logistiques et organisationnels». Sur ce plan, il a mis l'accent sur le manque d'organisation et de professionnalisme chez les exportateurs, les lenteurs des procédures bancaires et à l'insuffisance des infrastructures de froid, notamment au niveau des ports.