La RD Congo célébrait hier le cinquantenaire de son accession à l'indépendance, marqué par un grand défilé militaire devant un parterre d'invités, dont des chefs d'Etat africains, le secrétaire général de l'ONU et le roi de Belgique, ex-puissance coloniale. Un discours du président Joseph Kabila, 39 ans, devait donner le top départ des festivités des 50 ans de l'ex-Congo belge qui ont lieu dans le quartier populaire de Kasa-Vubu (centre-nord) à Kinshasa, du nom du premier président de cet immense pays d'Afrique centrale. Environ 15 000 militaires et policiers congolais, 400 chars et véhicules devaient ensuite défiler sur le «boulevard Triomphal», totalement refait à neuf, qui jouxte le stade des Martyrs. Des Casques bleus des Nations unies, dont le patron Ban Ki-moon est arrivé à Kinshasa, participent également au défilé militaire, de même que plusieurs entreprises chinoises chargées de la réalisation «des cinq chantiers», dont celui des infrastructures, lancés par le président Kabila. Parmi les chefs d'Etat africains présents figurent le Rwandais Paul Kagame, réconcilié depuis 2009 avec son homologue congolais, l'Ougandais Yoweri Museveni, le Centrafricain François Bozize, le Congolais Denis Sassou Nguesso. Robert Mugabe (Zimbabwe), Idriss Deby Itno (Tchad), Paul Biya (Cameroun), Ali Bongo Ondimba (Gabon), sont également présents à cette cérémonie. Initialement annoncé, le président sud-africain Jacob Zuma, n'est pas venu. Le roi des Belges Albert II et la reine Paola sont à Kinshasa depuis lundi dernier. Il s'agit de la première visite d'un souverain belge dans l'ex-Congo belge depuis le voyage du roi Baudouin, frère d'Albert II, il y a 25 ans, en 1985. Ancienne propriété du roi des Belges Léopold II, l'ex-Congo belge a accédé à l'indépendance le 30 juin 1960. Des élégantes Congolaises vêtues de pagne et de chapeaux colorés, des gradés militaires et policiers en grande tenue, des élus ceints de leur écharpe aux couleurs bleu et jaune de la RD Congo, des membres du gouvernement et des diplomates en costume assistaient également à la cérémonie. Non loin de la tribune officielle, une immense banderole proclamait «Le réveil du géant, RDC, paradis terrestre», tandis que quatre autres aux effigies des quatre chefs d'Etat qui se sont succédé à la tête de la RD Congo étaient déployés sur l'imposant bâtiment du Parlement : Joseph Kasa-Vubu (1960-1965), Mobutu Sese-Seko (1965-1997), Laurent-Désiré Kabila (1997-2001) et Joseph Kabila (depuis 2001). Ces festivités se déroulent quatre jours après l'inhumation du militant congolais des droits de l'Homme Floribert Chebeya, retrouvé mort le 2 juin à Kinshasa. La mort de Chebeya avait suscité de vives réactions et émotions de plusieurs pays et d'ONG internationales, qui ont tous réclamé une enquête internationale. Amnesty International a jugé «hypocrite» de la part des autorités de célébrer le cinquantenaire de l'indépendance de la RD Congo, alors que la situation des droits humains y est «révoltante». Agences