Selon la présidence de la République, quatre rois, 18 chefs d'Etat et le secrétaire général de l'ONU ont, notamment été invités pour assister au défilé. La République démocratique du Congo, ex-colonie belge, s'apprête à fêter avec faste aujourd'hui son demi-siècle d'indépendance, avec en point d'orgue un défilé militaire à Kinshasa auquel ont été invités quatre rois, dont celui de Belgique, 18 chefs d'Etats africains et le patron de l'ONU Ban Ki-moon. Depuis plusieurs semaines et jusqu'à ces derniers jours, la réfection de plusieurs grandes artères a paralysé le centre de la capitale, notamment autour du Parlement et du stade des martyrs, où un grand défilé militaire et civil est prévu ce matin. Le boulevard du 30 juin, qui traverse sur 4,5 km le quartier chic de la Gome, où se trouvent notamment la présidence et les ministères, a totalement été refait par des entreprises chinoises. D'une avenue bordée d'arbres, il est quasiment devenu une autoroute à 2 fois 4 voies. Des opérations nettoyage ont été menées dans certains endroits de la ville, surtout là où les invités de marque passeront à tout allure dans des voitures aux vitres fumées, escortées par des policiers et militaires, toutes sirènes hurlantes, très loin des quartiers populaires. Selon la présidence de la République, quatre rois, 18 chefs d'Etat et le secrétaire général de l'ONU ont notamment été invités pour assister au défilé. L'ex-puissance coloniale est représentée par le roi Albert II et la reine Paola, ainsi que le Premier ministre démissionnaire Yves Leterme, arrivés lundi à Kinshasa où ils resteront jusqu'à jeudi. Il s'agit de la première visite d'un souverain belge dans l'ex-Congo belge depuis le voyage du roi Baudouin, frère d'Albert II, en 1985. Les rois du Maroc Mohammed VI, de Jordanie Abdallah et du Swaziland Mswati III ont également été invités. Le patron de l'ONU, M.Ban, devait, lui, arriver hier en fin de journée à Kinshasa où il pourra voir quelques centaines de Casque bleus défiler aujourd'hui avec les troupes congolaise. L'ONU dispose en RDC de l'une de ses plus importantes mission de maintien de la paix (Monuc), avec près de 20.000 soldats et policiers, présents essentiellement dans l'est du pays, toujours instable en raison de la présence persistante de groupes armés. Parmi les chefs d'Etat invités figurent, notamment les voisins rwandais, Paul Kagame, réconcilié depuis 2009 avec son homologue congolais Joseph Kabila, ougandais Yoweri Museveni, centrafricain François Bozize, congolais Denis Sassou Nguesso. Robert Mugabe (Zimbabwe), Idriss Deby Itno (Tchad), Paul Biya (Cameroun), Ali Bongo Ondimba (Gabon), sont également annoncés. La présence d'une douzaine d'entre eux, dont M.Kagame, a été confirmée hier par le ministère des Affaires étrangères. Dans les journaux congolais, les encarts publicitaires de dirigeants d'entreprises publiques, de ministres et de quelques entreprises privées se multiplient depuis quelques jours pour transmettre leurs voeux «à son Excellence, Monsieur le président de la République», aux députés, sénateurs et membres du gouvernement, et enfin au peuple congolais. Mais depuis quelques jours la presse s'interroge surtout sur le bilan «mi-figue mi-raisin» de 50 ans d'indépendance acquise le 30 juin 1960, alors qu'en 2010, les deux tiers des quelque 60 millions de Congolais vivent avec moins de 1,25 dollars par jour. «Sorti de l'humiliant esclavage colonialiste, le Congolais de plus en plus pauvre ne vivrait-il pas sous la domination arrogante de compatriotes de plus en plus riches», s'interroge hier dans son éditorial le quotidien du centre Le Potentiel.