Le Mondial est la plus grande fête du football, mais c'est aussi le rendez-vous de tous ceux qui vivent de ce sport. C'est aussi l'occasion pour les clubs de dénicher l'oiseau rare et à un bon prix. Toutefois, on doit toujours garder en mémoire que le football et les sports de compétition en général n'échappent pas à certaines règles de conduite. Des règles universelles qui ne sont pas spécifiques à certains pays et qui ne doivent pas être détournées de la mission essentielle recherchée à travers le sport. La finalité de toute discipline sportive est la victoire. On ne recrute pas pour le plaisir de recruter ! Les clubs font preuve de beaucoup de sagesse pour avoir un bon joueur sans pour autant trop grever leur budget. La détection est opérée en consultation avec le staff technique, seule entité à même de connaître les besoins de l'équipe. On privilégie certaines pistes en étudiant de manière précise le rapport qualité-prix. La bonne gouvernance de l'équipe dirigeante aidant, les choix sont porteurs et les clubs employeurs ne sont pas obligés de se plier à des sacrifices financiers énormes, en gardant toutefois l'objectif de l'optimisation de leurs capacités, selon des postes précis à pourvoir. Sans cette gestion rigoureuse et cette recherche pointue des profils adéquats répondant à des besoins étudiés, les clubs ne seraient pas ces entités solides aussi bien sur le terrain qu'au niveau administratif. Le trésor que représentent les jeunes joueurs est couvé et protégé car c'est le seul moyen d'assurer la pérennité du club tout en lui permettant d'insuffler de temps à autre du sang neuf selon les besoins et les disponibilités financières. Plusieurs joueurs algériens, sud-africains et ghanéens sont ciblés par des clubs huppés. Belhadj, M'bolhi, Bougherra, Ziani, Matmour, Halliche, Richard Kingson, Asamoah Gyan, Prince… excellents depuis le début de la Coupe du monde, leur apparition sur les pelouses sud-africaines ne pouvait qu'attirer l'attention des recruteurs qui leur feront des ponts en or pour qu'ils quittent leurs clubs actuels et rejoignent d'autres plus cotés. Avec l'exploit déjà réalisé, si les Black Stars passent les quarts de finale (ce qui sera une première pour une équipe africaine), chacun de leurs gestes sur le terrain aura le bruit d'une machine à sous. Même si la logique de recrutement ciblé répond à des critères spécifiques et conséquents. Un grand club qui joue pour le titre doit avoir du souffle et un effectif pléthorique. Des correctifs ciblés s'imposent, moyennant peut-être un précieux renfort en attaque mais pas à l'emporte-pièce et à n'importe quel prix, car le vivier existant à portée de main pourrait faire l'affaire si nécessaire. Or, si les bons joueurs africains ne sont pas en fin de contrat, ils sont hors de prix. Les meilleurs évoluent en Europe. Même au niveau des jeunes, dès l'âge de 18-20 ans, le profil est vite décelé et le dévolu des clubs européens se porte sur eux. Vu leur âge, et s'ils soignent leur finition, ils seront incontournables dans un grand club européen dans un avenir proche… C'est tout bénéfice pour les caisses du club. Avec le formidable espace publicitaire qu'est la Coupe du monde de football, beaucoup de joueurs ont compris tout le parti qu'ils pourraient en tirer. Ceux qui cherchent à booster leur carrière savent que, quand ils sont très bons à leur poste, ils augmentent leur «valeur marchande» et peuvent espérer décrocher un contrat avec un grand club. La compétition pour gagner le titre en cache donc une autre, celle-là financière, car les joueurs savent qu'ils sont observés à la loupe par les grands clubs européens. Y. B.