Le handisport algérien souffre énormément d'un manque de financement. Les sponsors ne s'intéressent généralement qu'aux sports des valides, et plus spécialement le football. Les disciplines sportives pour handicapés se retrouvent, ainsi de facto, dans des situations difficiles qui les empêchent d'évoluer normalement. Rares sont les entreprises –et à ce titre il faut citer la Sonelgaz qui prend en charge le club sportif des handicapés moteurs «Farik Charaf Boufarik» (FCB), une équipe de basket-ball en fauteuils roulants– qui s'intéressent à ces sports, si ce n'est par des actions de solidarité occasionnelles. Evidemment, il n'est nullement question de jeter la balle dans le camp de ces sociétés, mais il faut quand même relever que plusieurs sports sont «sanctionnés» par un financement inégalitaire des disciplines sportives. Ceci, sachant que le handisport algérien a, de tous temps, été présent, par la meilleure des manières, dans les grands rendez-vous, à l'image des jeux Paralympiques, remportant même plusieurs médailles et arrachant une position appréciable dans le classement mondial. Avec plus de financement et de sponsoring, nos handicapés feront certainement beaucoup mieux. Il est clair que les responsables de la Fédération algérienne de handisport (FAH) fournissent énormément d'efforts pour la prise en charge des sportifs d'élite avec l'organisation de plusieurs stages de préparation pour les grands rendez-vous à l'étranger, mais, souvent le problème ne se situe pas là, mais au niveau de la base, c'est-à-dire des clubs. Combien de communes, à travers le territoire national, financent ou prennent en charge un club de handisport ? Certainement peu. Pour plus d'un, le sponsoring a une relation directe avec la médiatisation. Avant tout, les actions de sponsorings d'une entreprise donnée rentrent dans le cadre d'une opération de marketing. C'est de la publicité en quelques sortes. Les sociétés, notamment les plus grandes, dégagent chaque année un budget pour le financement du sport. Certaines d'entre-elles en font même une logique stratégique. A partir de cette donne, il serait tout a fait normal que ces mêmes entreprises ne s'intéressent qu'aux disciplines sportives qui ont une certaine médiatisation. Financer un club dont la compétition à laquelle il participe n'est pas retransmise à la télévision et dont les journaux n'en parlent jamais n'apporte rien à l'entreprise. Mais là encore, un autre problème se pose. Dans bien des cas, même les médias n'axent leurs travail que sur les sports qui ont un lectorat ou audimat important. Question de rentabilité également. C'est dire que l'équation est compliquée. Mais il faut bien trouver une solution. A ce titre, en l'état actuel des choses, il est clair que l'intervention de l'Etat est plus que nécessaire. Sonelgaz : une rare exception… L'Entreprise nationale d'électricité et de gaz, Sonelgaz, est l'une des sociétés qui sponsorisent des disciplines sportives, en plus du football. Il est bien connu que cette entreprise est le sponsor majeur de l'USM Alger, et ce, depuis plusieurs années. Cela ne l'empêche pas d'aider d'autres clubs à chaque fois que l'occasion se présente. Et pour prouver qu'elle a «une vision à long terme du sport», la Sonelgaz conditionne toujours son aide, comme c'est le cas avec le club algérois, par une réelle prise en charge des jeunes. Pour bénéficier de l'argent de l'entreprise, il faut s'engager à allouer une part bien précise aux minimes, aux cadets et aux juniors. Cela pour le football. Pour le reste, la Société d'électricité et de gaz a sponsorisé, via sa filiale Etterkib, l'association sportive des handicapés moteurs «Farik Charaf Boufarik» (FCB), une équipe de basket-ball en fauteuils roulants qui, à chaque fois, et grâce à cet apport inestimable, joue les premiers rôles dans le Championnat national. Ces dernières années, ce club a remporté une bonne partie des titres. A noter que Farik Charaf Boufarik est sponsorisé par Etterkib depuis 1999. Rares sont les entreprises qui s'engagent dans des partenariats de cette envergure avec des clubs pour handicapés. La logique économique primant sur le reste, ces sociétés préfèrent sponsoriser des sports et des équipes qui ont un grand nombre de supporters. Mais la Sonelgaz n'a pas apparemment cet état d'esprit. Elle a l'habitude de sponsoriser des clubs de handball et de basket-ball qui participent à des compétitions internationales. D'ailleurs, il est à signaler que ces derniers temps, l'entreprise a décide de financer une compétition de la Fédération algérienne d'athlétisme. Ainsi, dans le cadre de son soutien au sport national, l'entreprise a décidé de prendre en charge le challenge national Sonelgaz de cross-country. Une manifestation qui s'était déroulée en plusieurs étapes, pour la saison précédente, et qui avait réuni près de 1 200 athlètes. Evidemment, la Sonelgaz avait profité de cette occasion pour mener, à travers toutes les wilayas ayant accueilli une étape, une campagne de sensibilisation sur «les risques liés à l'utilisation du gaz et les mesures de sécurité à observer» en distribuant au public venu nombreux des dépliants en rapport avec le sujet. Il faut dire, en dernier lieu, que certains sports, notamment ceux qui ne font pas la une des journaux, auront des difficultés à survivre s'ils ne bénéficient pas de pareilles aides. Et les actions de la Sonelgaz dans ce domaine sont à saluer. Elle n'est pas la seule. Quelques entreprises aident également des sports et des disciplines non médiatisés. Mais cela ne suffit pas. D'autres encore doivent s'impliquer… A. A.