Synthèse de Amel Bouakba Les effets secondaires des médicaments constituent un problème de santé publique grave. En effet, parmi les raisons avancées, les erreurs de prescriptions occupent une place de plus en plus importante. Les erreurs médicales peuvent intervenir à chaque étape du processus de soins, du diagnostic à la prise en charge, que celle-ci soit chirurgicale ou médicamenteuse, hospitalière ou ambulatoire. La faute de prescription commise par le médecin, sa persistance dans l'erreur de diagnostic et la prescription d'un traitement inadapté ont des conséquences dramatiques, entraînant une évolution défavorable du processus infectieux et des complications gravissimes. Il arrive même que des patients décèdent parce qu'on leur a administré un médicament auquel ils étaient allergiques ou parce que le dosage n'était pas correct. On relève aussi, certaines erreurs «commises» par des médecins qui ne se mettent pas à jour et qui ignorent les contre-indications alors que le médicament ne convient pas au cas de leur patient pour une raison ou une autre qu'il a signalée (thrombose, problèmes cardiaques, diabète…). Dans d'autres cas, des praticiens prescrivent des traitements sans même demander de bilan, ce qui expose justement le malade à des risques liés aux contre-indications. En fait, prescrire un médicament à la sauvette est toujours dangereux. Une erreur de diagnostic ou de prescription constitue une faute médicale de nature à engager la responsabilité du service public hospitalier. Le médecin, responsable de ce type d'erreurs doit être sanctionné, car il y va des vies humaines. Bien que ces erreurs soient de plus en plus fréquentes, beaucoup de patients qui en sont victimes hésitent à s'en plaindre. Par contre, les langues commencent à se délier pour ce qui est des erreurs et des bavures médicales sur le plan chirurgical. Le conseil national de l'Ordre des médecins a enregistré «entre 300 et 400» affaires liées à des erreurs médicales durant les quatre dernières années. Elles sont actuellement en instruction au niveau de la justice.