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Les erreurs de prescription médicale suscitent la colère de la population L'absence d'une formation régulière influe sur le comportement de certains médecins
Photo : S.Zoheïr De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Il est devenu coutumier de voir des individus prendre des médicaments sans consultation médicale et même sans avis du pharmacien. Cette catégorie de citoyens, d'ailleurs très nombreux, trouvent ce comportement normal, considérant qu'ils connaissent leur mal et donc peuvent se soigner eux-mêmes par automédication. Toutefois, ces comportements ont engendré des conséquences graves sur la santé de nombreuses personnes, lesquelles continuent d'accorder peu d'importance à la préservation de leur santé. Devant le manque d'une culture minimale de santé chez les citoyens, les médecins sont parfois obligés de réagir contrairement aux règles, d'autant plus qu'il y a des malades qui se rendent parfois au domicile d'un médecin ou rencontrent ce dernier dans un café pour lui demander un traitement médical sur la base de symptômes qu'ils décriront. Dans certains cas, les médecins sont obligés de prescrire certains médicaments pour l'unique raison que la personne fait partie de la famille ou de son entourage. «Ces cas nous arrivent souvent, cela nous dérange, mais on ne peut pas refuser, car, par manque de culture de santé, les gens nous en voudraient et développent envers nous une rancœur si l'on ne fait rien», dira Ahmed, un médecin, avant d'ajouter que généralement dans pareils cas il ne s'agit que de maladies simples, mais lorsque la situation présente des complications, les malades sont orientés vers les hôpitaux. Notre interlocuteur reconnaît que parfois des erreurs dans la prescription des médicaments peuvent survenir, puisque la personne malade essaye souvent de banaliser sa maladie éludant les questions de diagnostic. Par ailleurs, dans leur travail quotidien, certains médecins ont changé leur comportement et n'accordent que peu de temps à la consultation, ce qui inévitablement conduit à des erreurs médicales. Selon des citoyens interrogés à ce sujet, il semble que certains médecins se précipitent dans le diagnostic et négligent parfois l'importance d'un bilan. «Cela est la conséquence de la formation des médecins à l'université», affirme Toufik, avant de préciser qu'aujourd'hui tout le monde banalise avec un «normal» et ce, même s'il y a une erreur. En somme, le manque de formation continue et régulière des médecins influe d'une manière ou d'une autre sur la santé des citoyens. Et ce ne sont pas les quelques journées d'étude organisées par les associations exerçant dans le secteur de santé pour la vulgarisation des nouvelles techniques de prise en charge des malades qui changeront beaucoup. Dernièrement, les mesures à prendre face à une personne atteinte de diabète ont été présentées aux médecins lors d'une journée d'étude organisée par l'association des diabétiques de la wilaya de Aïn Defla. Cette rencontre a été une occasion pour que les spécialistes du domaine pour traiter en détail les dispositions à prendre devant les complications du diabète. Suite à des erreurs commises, les patients sélectionnent les médecins pour ne s'adresser qu'à ceux qu'ils considèrent comme étant les meilleurs, d'autant que les erreurs dans la prescription des médicaments qui se sont déjà produites continuent de susciter leur colère. Il faut en effet reconnaître que de nombreuses erreurs médicales ont coûté la vie à des individus que ce soit à Aïn Defla ou ailleurs. La réaction des structures compétentes à ce genre de comportement par des sanctions devra donner ses effets pour qu'on n'entende plus parler de faute médicale et de poursuite judicaire contre des praticiens.