Le candidat du Parti libéral au pouvoir (PO) a remporté, dimanche dernier, l'élection présidentielle face au conservateur Jaroslaw Kaczynski, frère jumeau du Président mort dans un accident d'avion le 10 avril dernier. Après le dépouillement de la totalité des bulletins de vote, Bronislaw Komorowski a recueilli 52,6% des suffrages contre 47,4% pour son rival conservateur dans 95% des bureaux de vote. Aujourd'hui donc, la droite libérale en Pologne tient les rênes du pouvoir et sera mise au défi de mener les réformes attendues. La victoire de Bronislaw Komorowski, laquelle met fin à une difficile cohabitation entre le gouvernement et la présidence, qui dispose en Pologne d'un pouvoir de veto législatif, constitue un défi pour son parti, la Plateforme civique (PO), qui devra prouver sa capacité à réformer le pays en profondeur, estimait la presse polonaise hier. La Plateforme civique de MM. Tusk et Komorowski, alliée au parti paysan PSL, dirige le pays depuis l'automne 2007. Si sa victoire est confirmée, «la Plateforme ne pourra plus chercher d'excuses en expliquant ce qu'elle n'a pas fait», estimait le quotidien Rzeczpospolita (conservateur). «On verra enfin si c'est un parti capable de réformer le pays, principalement dans les domaines tels que les finances publiques où il doit affronter de puissants groupes d'intérêts», a écrit son commentateur. En Europe, les réactions commencent à se faire connaître après cette victoire où Berlin, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a considéré cette victoire comme «un signal pro-européen fort». «La décision souveraine du peuple polonais en faveur de Bronislaw Komorowski est un signal pro-européen fort», a déclaré Guido Westerwelle, ajoutant : «L'objectif de la politique extérieure allemande est d'approfondir et de solidifier les relations avec la Pologne, comme cela a été mené à bien ces dernières décennies avec la France.» Le ministre libéral (FDP) considère le président Komorowski comme «un partenaire fort en faveur de ce cap de la confiance et de la coopération». De son côté, le président français Nicolas Sarkozy a salué l'élection du libéral Komorowski en se déclarant «persuadé» qu'elle permettra à son pays d'affirmer «encore son rôle en Europe», dans une lettre de félicitations rendue publique par l'Elysée. «L'Union européenne s'est enrichie depuis six ans de la présence en son sein de votre grand pays. Je suis persuadé que sous votre direction, la Pologne, notamment à l'occasion de sa présidence du Conseil de l'Union européenne au second semestre 2011, affirmera encore son rôle en Europe», a écrit M. Sarkozy. R. I.