La folie s'est emparée d'Accra, la capitale ghanéenne. Les Black Stars ont été acclamés hier par une immense foule de supporters. Une délégation officielle du gouvernement a accueilli les vaillants Black Stars au nom du peuple du Ghana. Les Black Stars ont paradé à bord d'un bus à impériale, au lendemain de leur brillante participation au Mondial sud-africain. Fièrement exposés lors du défilé, ils ont emprunté le bus qui a défilé dans les principales artères d'Accra avant de finir son parcours à Castle Gardens, siège officiel du gouvernement. Les joueurs seront également les invités d'honneur d'un concert spécial donné sur la place de l'Indépendance le même jour. L'équipe rencontrera vendredi les responsables du Parlement, et le même jour sont prévues des séances de prière musulmane ainsi qu'un service religieux chrétien le dimanche. Entassée tout le long de la rue menant à l'aéroport de Kotoka, la troupe qui s'est illustrée en Afrique du Sud a enflammé la rue avec ses concerts bruyants de vuvuzelas. Une immense clameur a marqué l'apparition des héros africains, en provenance de l'aéroport. «C'est fabuleux», s'est exclamé André Ayew, tandis que la foule, familiale et composée de personnes de tous âges, agitait écharpes et drapeaux aux couleurs du Ghana, criant : «Allez Ghana ! Akwaba Ghana.» Certains supporters ont fait le déplacement des endroits les plus éloignés de l'Afrique pour participer à la célébration. Beaucoup de ceux qui s'étaient rendus à l'aéroport Kotoka pour assister à la cérémonie ont mis un point d'honneur à arriver à temps pour célébrer cette performance des Baby Black Stars. Quelque 2 500 à 3 000 personnes étaient descendues dans les rues dans une ambiance festive, sans incident, pour acclamer les héros du Mondial africain 2010. Pour rappel, Le président ghanéen, John Evans Atta Mills, a déjà félicité l'équipe pour sa présence en quarts de finale qui lui a permis de rejoindre le Cameroun et le Sénégal dans le gotha du football africain. «Nous sommes fiers de vous, de votre contribution à faire flotter le drapeau ghanéen très haut dans les stades de la Coupe du monde, d'avoir honoré la nation tout entière», leur a déclaré le chef de l'Etat. La déception d'une élimination qui n'a tenu qu'à un fil n'a pas détourné les Ghanéens de leur équipe, et le président Atta Mills a donné le ton : «Nous ne devons pas leur tenir rigueur de cet échec. Nous devons au contraire continuer à les soutenir pour tout ce qu'ils ont accompli et pour les batailles futures qu'ils auront à livrer.» «Cette équipe porte en elle les germes de réussite à venir. Réjouissons-nous de ce qu'elle a réalisé et ayons confiance dans un avenir glorieux et plein de lauriers», a conclu le président ghanéen dans un communiqué. Ainsi, et même si l'Afrique n'assouvira pas son rêve de voir un de ses équipes franchir le cap des quarts de finale de la plus prestigieuse compétition de football au monde, le peuple ghanéen était au rendez-vous pour ovationner ses favoris. Sur son sol, le continent africain a subi une monumentale injustice par la faute d'un arbitrage partial qui a privé l'Afrique d'une demi-finale historique. Le Ghana et l'Afrique entière ruminent péniblement une frustration. Y. B.