Dix-huit titres miniers ont été attribués, hier, au terme d'une session d'ouverture publique des plis de sociétés soumissionnaires, organisée au siège du ministère de l'Energie et des Mines. Cette palette de titres correspond à un investissement estimé à 133,92 millions de dinars, ce qui est «maigre» par rapport à ce qui a été engrangé lors des sessions précédentes, ainsi que le reconnaît le président du conseil d'administration de l'Agence nationale du patrimoine minier (ANPM), Abdelkader Benyoub. Des mécontents, cependant, à l'issue de cette séance d'ouverture des plis ; des opérateurs ont vu leurs plis rejetés par la commission d'évaluation des offres, parce qu'ils ne remplissent pas tous les critères consignés dans le cahier des charges. L'ANPM en est à la 34ème session d'adjudication de la petite et moyenne mine, des opérations qu'elle organise dans le cadre de la nouvelle loi sur les activités minières votée en 2001. L'agence en question accorde, selon donc les nouvelles dispositions, un droit de préférence au propriétaire du sol où se trouve le site minier, non sans conditions : le prix proposé doit être au moins égal à celui offert par le soumissionnaire le mieux-disant lors de l'adjudication. Et ce n'est pas tout, le propriétaire du sol doit également se constituer en personne morale pour bénéficier de ce site, la législation interdisant l'attribution des titres miniers à des personnes physiques. Les dix-huit sites octroyés, sur les cinquante et un proposés à l'adjudication au cours de cette session de l'exercice 2010, sont circonscrits dans treize wilayas ; ils portent essentiellement sur des substances destinées à la production de matériaux de construction comme le calcaire, l'argile, le sable et le marbre. Lors de la précédente session, l'ANPM avait accordé vingt-cinq titres miniers pour un montant de 172 millions de DA. En 2009, 115 titres miniers ont été attribués à l'issue de quatorze adjudications, générant 2,13 milliards de DA de recettes, contre 167 attribués en 2008 pour un montant de 3,6 milliards de DA. A ce jour, 1 166 titres miniers ont été attribués par l'ANPM, totalisant un investissement établi à 9,9 milliards de DA. Chaque trimestre, l'Agence nationale du patrimoine minier met en concurrence, par voie d'appel d'offres, des sites miniers pour la promotion de la petite et moyenne mine. Et tous les six mois, elle lance des offres pour l'exploration ou l'exploitation de substances minérales métalliques. L'expérience de mise en valeur du patrimoine minier étant nouvelle, des imperfections, voire des anomalies sont mises au jour. La preuve, plus de deux cents titres ont été retirés à leurs bénéficiaires depuis 2009 en raison, entre autres, du non-paiement de la taxe superficiaire. Depuis l'ouverture du secteur des mines au privé, bien des projets en partenariat ont été montés, pour mettre en exploitation ou en exploration des sites qui renferment du plomb, du zinc, du cuivre, mais également de l'or, pour ne citer que ces substances-là. Le groupe libanais Zakhem est l'un des premiers opérateurs à avoir lancé des projets en association dans les mines, en Algérie. C'était pour l'exploitation et le développement du gisement d'or de Tiririne Hannane pour un montant d'investissement de 200 000 dollars. A ce projet se sont superposées l'ouverture du capital de l'entreprise Ferphos et la mise en valeur des gisements de fer de Boukhdra et de l'Ouenza, dans la wilaya de Tébessa, pour un investissement établi à neuf millions de dollars. Limitée au début aux carrières et agrégats, l'activité minière a été orientée par la suite vers le sous-sol. Si intéressants soient-ils, les résultats obtenus jusque-là sont, cependant, en deçà des potentialités dont dispose le secteur des mines. En prévision du prochain programme quinquennal, l'ANPM est en train de préparer des sites miniers en fonction de leur proximité des grands chantiers prévus pour les cinq prochaines années, notamment dans les régions des Hauts Plateaux. Y. S.