De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Les pouvoirs publics ont lancé, depuis quelques années, de nombreux projets visant à aménager les villes côtières de la wilaya de Tizi Ouzou, notamment Tigzirt et Azeffoun, et à améliorer le séjour des estivants, de plus en plus nombreux à opter pour ces deux régions pour des raisons évidentes de crise économique. De 1,66 million d'estivants en 2007, le littoral de la wilaya de Tizi Ouzou est passé à 2,85 millions deux années plus tard, et si cela s'explique par la crise économique qui a conduit les familles à revoir à la baisse leur budget de vacances, on peut dire, sans risque de se tromper, que ces mêmes familles ont été séduites par les différents aménagements apportés aux villes et aux plages de la côte kabyle qui accueille également et de plus en plus les nationaux établis à l'étranger. Mais il est encore loin le temps où l'on verra les touristes étrangers envahir les villes et les plages de la région avec tout ce que cela engendrera comme apport économique pour les citoyens de ces villes, mais aussi de toute la wilaya. En plus de la mentalité qui n'est pas encore prête à recevoir des Occidentaux avec leurs différentes cultures, le problème le plus épineux que vit la région reste celui du manque criant d'infrastructures touristiques susceptibles d'accueillir des touristes étrangers dans de bonnes conditions. Malheureusement, sur presque tout le littoral algérien, et pas seulement en Kabylie, le problème de mentalité et d'infrastructures se pose. Il est encore loin ce temps, parce que le retard accusé par les différents projets touristiques est énorme. Les établissements hôteliers qui présentent toutes les commodités de confort et de bien-être sont encore rares, pour ne pas dire inexistants. Au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, le seul hôtel classé 4 étoiles se trouve au chef-lieu de la wilaya, loin du littoral, alors que sur les dix hôtels classés 3 étoiles, seulement trois sont sur la côte de la wilaya. En fait, le littoral de la wilaya ne dispose que de quinze établissements hôteliers dont une grande majorité, soit onze au total, est sont sans classement. Il est clair que ce n'est pas avec cette situation que l'on va voir les touristes étrangers se bousculer au niveau des agences de voyage pour passer des vacances sur la côte de la wilaya de Tizi Ouzou. D'ailleurs, la fréquentation des établissements hôteliers du littoral de la wilaya a connu une baisse énorme entre 2005 et 2009, passant de 10 549 touristes à 5 866 et montrant ainsi un recul important dans la fréquentation hôtelière balnéaire. A noter que durant l'année 2009, la wilaya de Tizi Ouzou n'a enregistré qu'un seul établissement hôtelier nouveau, il s'agit d'un de tourisme réalisé à Azeffoun d'une capacité d'accueil de neuf (09) studios totalisant vingt-sept (27) lits. A la même période, la wilaya de Tizi Ouzou perd un de ses hôtels de montagne, Le Djurdjura, de Aïn El Hammam, transformé en auberge de jeunes au profit du ministère de la Jeunesse et des Sports. C'est dire qu'en matière d'infrastructures touristiques, la wilaya de Tizi Ouzou n'avance pas vraiment comme le voudrait le vœu populaire d'un développement touristique bénéfique pour la région. La preuve ! Ces Zones d'expansion touristiques (ZET), que l'on, annonce depuis de longues années, n'ont pas encore vu le jour. En effet, la wilaya de Tizi Ouzou a bénéficié sur papier de huit zones touristiques réparties sur quatre communes du littoral. Deux d'entre elles seulement ont été inscrites et ont fait l'objet d'études finalisées, il y a de cela quelques années. Les deux projets n'ont pas encore connu de réalisations, à cause notamment de la question des indemnisations des propriétaires privés des parcelles de terrain situées à l'intérieur de ces zones. Visiblement, le ministère du Tourisme et l'Agence nationale du développement Touristique (ANDT) n'ont pas encore trouvé de solution pour faire avancer un peu les projets, et entre temps, la Direction du tourisme de la wilaya a décidé de proposer aux services du ministère du Tourisme l'inscription de quatre nouvelles zones situées au niveau des montagnes de la région, avec pour objectif, diversifier les circuits touristiques dans la wilaya. Les sites d'Azru n T'hor et le Col de Tirourda à Iferhounen, Tizi Oujaboub de Bounouh (Boghni), Tala Guilef de Boghni et celui de Yakouren serviront à diversifier l'offre touristique, mais surtout à proposer des circuits aux touristes en dehors des saisons estivales. Reste à savoir combien, durera l'attente des citoyens de la wilaya de Tizi Ouzou qui n'en peuvent plus de l'absence de développement économique qui frappe leur région. Surtout que cela alimente considérablement les arguments de ceux qui disent que les pouvoirs publics sont en train de punir la région pour son engagement en faveur du combat démocratique et des libertés. M. B. Remise à niveau chez les agences de voyage Pour que l'activité touristique soit au top, il n'y a pas que les hôtels et les restaurants. Il est également nécessaire d'avoir de bonnes agences de tourisme et de voyage capables de trouver les meilleurs moyens d'attirer les touristes. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, après une purge qui a fait disparaître sept agences de tourisme et de voyage, il n'en reste qu'une douzaine qui activent dans cette région. Douze agences qui répondent aux normes selon les nouvelles règles imposées par la tutelle pour un fonctionnement optimal. Certaines agences se contentent souvent d'attendre des clients pour la billetterie, le bénéfice y étant probablement plus important, mais fort heureusement d'autres agences innovent et font dans l'initiative, elles proposent des circuits intéressants aux visiteurs, notamment ceux arrivant en groupes organisés. Effectivement, les agences Idhourar Tours et Air Plus Tourisme proposent des circuits de quelques jours à une semaine vers les différents sites de la wilaya de Tizi Ouzou, comme le village traditionnel d'Ath l'Qaïd, les villes côtières, les ruines romaines et les régions montagneuses de Yakouren et Ath Yanni. Il y eu certes, sept agences fermées pour diverses raisons, principalement pour non-conformité avec les normes requises, mais en parallèle, la Direction du tourisme a enregistré sept nouvelles demandes d'agrément. Des demandes qui sont actuellement en cours d'examen, tout comme les trois demandes de régularisation administrative qui se trouvent aussi au niveau de la même direction. Mais en attendant que les normes soient rigoureusement respectées par tout le monde, le chiffre d'affaires des agences a connu une baisse, visiblement suite à la fermeture des sept susmentionnées, passant de 21 6 milliards de centimes en 2005 à 11 6 milliards l'année dernière, alors qu'il est passé à 28.6 milliards en 2008.