Synthèse de Moumene Belghoul Israël veut empêcher par la force une nouvelle tentative d'un bateau, affrété par une fondation libyenne, de briser le blocus maritime toujours imposé sur les Palestiniens de la bande de Ghaza. Le cargo Amalthéa, parti de Grèce et battant pavillon moldave, se dirige toujours vers Ghaza. L'Etat hébreu qui jouit d'un statut particulier sur le plan international pourrait rééditer l'assaut meurtrier par sa marine contre une flottille internationale transportant du matériel humanitaire pour Ghaza. Le 31 mai dernier, une attaque des Israéliens contre les humanitaires dans les eaux internationales avait provoqué une vague de condamnations à travers le monde. Le navire est attendu dans trois ou quatre jours au large de Ghaza. L'incertitude planait sur la destination finale du navire. Des informations faisant état de la décision du cargo de se rendre finalement en Egypte, alors que la fondation libyenne à l'initiative du projet maintenait qu'il se rendrait bien à Ghaza. Tel-Aviv semble être dans l'embarras. L'action du bateau «aurait des conséquences très graves d'un point de vue sécuritaire» pour les responsables israéliens. Le ministre de la Défense, Ehud Barak, a qualifié la nouvelle tentative de briser l'inhumain blocus de «provocation superflue». La Fondation Kadhafi, gérée par Seif al-Islam Kadhafi, fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, avait indiqué que le cargo était «chargé de deux mille tonnes d'aide humanitaire sous forme de nourriture et de médicaments». Mais Israël entend imposer son diktat et aller à l'encontre des principes humanitaires. Outre les douze membres d'équipage de diverses nationalités, neuf personnes (six Libyens, un Nigérien, un Marocain et un Algérien) y sont à bord. Israël qui foule aux pieds le droit international tente de brouiller les cartes. Dans une lettre au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, l'ambassadrice d'Israël aux Nations unies, Gabriela Shalev, a demandé samedi denier une intervention de la «communauté internationale» pour empêcher le navire d'approcher de Ghaza. Après l'indignation suscitée par l'assaut sauvage du 31 mai, qui s'était soldé par le massacre de neuf Turcs, Israël feint d'assouplir le blocus imposé à la bande de Ghaza depuis juin 2007 avec l'assentiment des «démocraties» du monde. Israël s'est opposé à la création d'une commission internationale sur le crime du 31 mai sous l'égide le l'ONU. Pour enterrer l'affaire, l'Etat hébreu a créé deux commissions israéliennes chargées d'enquêter sur l'assaut meurtrier : une «commission publique indépendante» comprenant deux observateurs étrangers qui travaillerait sur les aspects juridiques et une autre interne de l'armée. Avec l'assentiment du monde occidental dit libre.