Le rapport de la Cimade (association œcuménique française d'aide aux étrangers) portant sur les pratiques des consulats de France en matière de délivrance des visas continue de soulever le débat. Depuis sa publication la semaine dernière, il a suscité plusieurs réactions, notamment dans la presse nationale, mais aussi de la part du ministère français de l'Immigration qui s'est exprimé dans un communiqué censé défendre sa gestion des demandes de visa. Dernière réaction en date, celle du nouveau consul général français d'Alger, Michel Dejaegher, qui a organisé une conférence de presse hier au Centre culturel français d'Alger, en présence de l'ambassadeur de France à Alger pour lever le voile sur la polémique entourant l'enquête réalisée par la Cimade, traitée par la presse algérienne de «fantaisiste», «approximative» et «négative», selon les déclarations du consul général français en poste depuis seulement une semaine et qui s'exprimait, hier, devant la presse algérienne pour la première fois. La presse nationale a effectivement rapporté les constats faits par le rapport de la Cimade qui pointait du doigt les critères de délivrance des visas qui diffèrent suivant les pays et qui révèle qu'avec un taux de refus de 35%, l'Algérie est le pays enregistrant le taux de refus le plus élevé, dépassant de trois fois la moyenne des autres consulats français de par le monde et dont la moyenne de refus tourne autour de 10%. Mais cette donnée ne rend pas pour autant le rapport négatif, selon le consul. «Le taux de refus de visa est plus élevé en Algérie qu'ailleurs, mais il reste que les constats faits par la Cimade étaient plutôt élogieux, dira-t-il, car le rapport précise qu'avec une centaine d'employés et 34 guichets, le prestataire Visa-France peut assurer un service personnalisé, loin des longues queues». Il citera, ainsi, la transparence dans les procédures, avec l'accessibilité des formulaires, et la liste des justificatifs avant de revenir à des chiffres quelque peu éloquents : le taux moyen de refus pour l'ensemble des nationalités et des consulats français tourne autour de 10% : il était de 10,84% en 2009. «A Alger, en 2006, il était à 43%, 98%, en 2009, il est tombé à 29,68%, donc en dessous des 30%», dira le conférencier fier d'annoncer donc une baisse dans les refus de visa depuis quelques années, censée éclipser les taux de refus élevés. Quant aux raisons de ce taux élevé, elles seront explicitées par le conférencier par deux arguments. D'abord, le risque migratoire qui implique le détournement de l'objet du visa pour s'installer illégalement en France et, ensuite, le risque médical, c'est-à-dire la crainte que des personnes demandant des visas touristiques ne «veuillent venir en France uniquement pour se faire soigner et qu'elles grèvent ainsi le budget de la Sécurité sociale française». Toutefois, pour mettre fin à cette ambigüité, tous les refus de visa court séjour seront motivés à partir du 05 avril 2011, a-t-il annoncé, de même que les meilleurs sentiments seront fournis pour une amélioration des attributions de visa et des efforts seront faits pour réduire les délais de réponse. F. B.