Pour le plus grand bonheur des amateurs de musique traditionnelle algérienne ou africaine, le Festival international de la musique diwan revient cette année du 15 au 20 juillet avec une programmation alléchante. Cela se passe au théâtre de verdure du bois des Arcades où la scène vibrera durant cinq jours aux rythmes endiablés des invités du festival. Pour l'ouverture de l'événement, ce soir, le public algérien est convié à admirer le talent et la somptuosité de la Malienne Oumou Sangaré. Dotée d'une voix ensorcelante, l'artiste, originaire de Bamako, s'est distinguée par ses positions engagées envers son pays mais aussi son côté humain hors pair. Pour sa deuxième visite en Algérie, Oumou tentera de grossir les rangs de ses admirateurs algérois. La première partie de la soirée sera assurée par un groupe algérien de musique gnaouie, Ouled Haoussa, lauréat du 1er prix du Festival national du diwan de Béchar. La fête se poursuivra le lendemain avec le guitariste chanteur sénégalais Woz Kaly. Connu pour avoir collaboré avec les plus grands, à l'image du percussionniste Mokhtar Samba, il est aussi très apprécié pour ses improvisations sur scène. Pour le troisième jour, l'exotisme sera à l'honneur grâce à Amrat Hussein, trio venu directement de l'Inde. Issu de la septième génération d'une famille de musiciens, Amrat Hussein a partagé la scène avec Carlos Santana et l'incontestable star du rock Mike Jagger, leader des Rolling Stones. La première du concert sera animée par le groupe lauréat du 2ème prix du Festival national du diwan de Béchar, Noudjoum Eddiwan. Sont également attendus le multi-instrumentiste burkinabé Bebey Prince Bissongo aux côtés du groupe algérien Nessemet El Djanoub et du grand maalem marocain Mustapha Bakbou pour une démonstration de l'authentique diwan. Pour la soirée de clôture, les organisateurs ont sorti le grand jeu en conviant les Touareg rebelles, Tinariwen. Indétrônables maîtres du blues touareg, le groupe mythique d'Ibrahim Ag Lahbib a conquis le monde à travers ses jeux de guitares saturées et ses rythmes touareg mêlés au blues. Les musiciens de Tinariwen, qui ont représenté l'Algérie lors du concert d'ouverture du Mondial 2010 en Afrique du Sud, ont souvent collaboré avec Robert Plant de Led Zappellin et ont à leur actif huit albums, dont le dernier, Imidiwan (compagnons), sorti en 2009. Jouant dans le monde à guichets fermés, Tinariwen animera le 20 juillet 2010 leur premier concert à Alger. La 3ème édition du Festival international du diwan comprend également un programme cinéma qu'abritera la salle Ibn Zeydoun. A l'affiche, les documentaires Bled musique usine de Samia Chala et Sid Ahmed Semiane, Ali Farka Touré, le Miel n'est jamais bon dans une seule bouche de Marc Huraux, Transe gnaoua, un rituel de guérison à la Essaouira de Eliane Azoulay, le Bal des génies de Pierre et Malika Guicheney et l'Afrique danse et l'Algérie rit de Ali Akika. Des conférences autour du thème du diwan qui passionne par sa richesse et ses mystères seront données quotidiennement à la salle Frantz-Fanon. Parmi les sujets qui seront abordés «La Lila au centre de la possession» par Abdelhalim Araou, journaliste de l'APS, «Etude sur le rite de la nechra» par Mouni Djekrif de l'université de Constantine, «De la violence et de l'héroïsme dans la danse gnaoui» par Azeddine Benyacoub de l'université de Béchar et «Musique et oralité d'Afrique et leur impact dans le monde» par Narriman-Zehor Sadouni. Une exposition de photographies réalisées autour de la thématique de la musique africaine égayera le centre des arts de Riadh El Feth. Elle est signée Nadir Jama. W. S.