Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, a réuni hier en son siège les présidents de Chambre de l'agriculture de wilaya pour leur faire part de la nouvelle approche qu'il compte mener pour rendre le secteur plus dynamique. «Une étape de renouveau dans le secteur rendue nécessaire par les enjeux futurs, notamment la problématique de la sécurité alimentaire qui est d'autant plus une question de souveraineté nationale», leur a-t-il lancé, rappelant que la Chambre de l'agriculture est un espace à partir duquel on peut renforcer et multiplier les actions qui vont dans le sens de la modernisation du secteur. «Vous êtes la base, à vous donc d'épauler les gens de la terre dans leur effort de développement de leurs activités», a souligné Benaïssa aux responsables locaux de l'agriculture. «Il s'agira de libérer les initiatives de tous les intervenants ou acteurs dans le secteur car nous n'avons plus le temps de laisser l'activité en l'état actuel minée par des disparités à tout crin», souligne-t-il. «L'heure est à l'opérationnalisation de notre agriculture, nous en avons les moyens. Notre mission est avant tout de libérer l'agriculteur de toutes les contraintes pour qu'il puisse s'adonner uniquement à l'acte de produire. Lui assurer un revenu en rapport avec ses efforts et ses dépenses», ajoute-t-il. Avant de donner la parole à la salle, le ministre est revenu sur la question du contrat de performance soumis à chaque wilaya et qui prendra effet avant la fin de l'année : «C'est là un moyen de stimuler les exploitants agriculteurs et les éleveurs. Avec cette initiative, il est certain que l'émulation va renaître. Nous comptons ainsi chaque année décerner le prix du meilleur éleveur et du meilleur agriculteur de chaque commune du pays. En quelque sorte, plus de 3 000 distinctions d'encouragement dans le secteur de l'agriculture.» Quant aux présidents de chambre, ils ont fait connaître au ministre les problèmes que rencontrent les agriculteurs de leur région. Celui d'Adrar s'est dit ne rien comprendre au sujet de la manière d'opérer de la DSA : «Nous travaillons sans aucune concertation, c'est comme si nous relevions de deux secteurs différents : à chacun sa façon de voir.» Le président de la chambre de Tamanrasset s'est dit lui aussi inquiet de l'avenir agricole de sa région, rappelant au ministre que beaucoup de promesses n'ont pas été tenues notamment celles concernant la création d'une palmeraie dans la région de Tidikelt. D'autres ont soulevé les nouvelles conditions des crédits accordés par le biais du nouveau produit bancaire appelé «RFIG», estimant que la durée de remboursement est très courte quand il s'agit d'élevage ou bien de construire des étables. «Nous avons réfléchi à la question, et c'est dans l'intérêt mutuel de réduire la période de remboursement à une année et au pire des cas à 18 mois. Tout demandeur de crédit se devra d'accélérer les travaux qu'il désire entamer !» dira le ministre. Rappelons enfin que le ministre de l'Agriculture rencontrera aujourd'hui les présidents des coopératives de céréales et légumes secs (CCLS). Z. A.