De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Le 22 juin dernier, producteurs de tomate industrielle et conserveurs de Guelma, Skikda, El Tarf et Annaba se sont réunis à Annaba pour faire une évaluation de la situation générale de cette filière et apporter les dernières retouches à la campagne de récolte de ce fruit destiné à la transformation. Ainsi, l'on apprend que dans les quatre wilayas 15 000 hectares ont été plantés et que l'on attend une récolte de 440 000 tonnes de tomate fraîche et industrielle, destinées à la transformation dans les 11 conserveries implantées dans la région et remises en activité depuis bientôt quatre ans. Selon le responsable de la Direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Annaba, Nasreddine Ayat, le rendement moyen sera de l'ordre de 320 quintaux à l'hectare, ajoutant que «c'est déjà une bonne chose, une performance, au vu de ce qui s'est passé il y a quelques années, c'est un retour en force de la tomate industrielle et nous sommes dans les normes admises. Ce qui a quelque peu faussé nos calculs, c'est l'apparition de maladies qui ont atteint les plants, telles que le mildiou ou les acariens qui s'attaquent aux feuillages et aux tiges. Il y a eu aussi de petites araignées qui ont détruit une bonne partie des champs. Mais ces maladies sont communes et connues, elles restent limitées à certaines cultures et sont très vite traitées de façon à éviter qu'elles n'atteignent d'autres champs. Ce sera, j'en suis sûr, une très bonne campagne cette année, producteurs et conserveurs s'entendent bien et les objectifs fixés seront atteints». Côté producteurs, le moral est au beau fixe et, malgré les inondations qui ont totalement détruit certaines parcelles, on s'attend à une assez bonne récolte cette année au vu des mesures prises. En effet, la DSA a, depuis près de quatre ans, entrepris de changer radicalement les systèmes de culture existants pour adopter des techniques modernes basées sur un itinéraire scientifique qui a déjà fait ses preuves. Il y a quelques années, c'était plutôt les semences fixées cultivées en sec et en extensif qui occupaient 80% des superficies, la tendance a été inversée il y a trois ans et ce sont aujourd'hui les semences hybrides qui occupent 50% des cultures en intensif, et avec l'introduction de l'irrigation, les conditions atmosphériques ne sont plus un paramètre déterminant dans la production sauf dans le cas d'inondations. L'application stricte de l'itinéraire technique avec le concours des techniciens et ingénieurs détachés par la direction des services agricoles de la wilaya a amené la généralisation de la semence hybride au rendement excellent et des techniques de repiquage et de récolte ainsi que l'utilisation des plants en motte qui garantit 100% de réussite avec en plus un gain de temps et de production. Il est vrai que la semence hybride coûte cher, le kilogramme se vend entre 150 mille et 200 mille dinars, contrairement à la semence fixée qui fait entre 2 000 Da et 3 000 Da seulement. Mais le rendement de cette dernière est très faible par rapport à la première. Un programme de semences et de plants de tomate industrielle est aujourd'hui développé par l'Institut de technologie des cultures maraîchères et industrielles (ITCMI) et la région de Annaba y participe au niveau de la ferme-pilote Hemil Boubaker à Aïn Berda. La stratégie adoptée s'appuie essentiellement sur l'intensification de la culture de la tomate industrielle par l'augmentation du rendement à l'hectare, ce qui ne signifie nullement la réduction des superficies affectées à la culture de ce fruit. Selon le directeur des services agricoles, les 11 unités de transformation arrivent à triturer 11 000 tonnes de tomate par jour ; la production de double concentré de ce fruit est de l'ordre de 40 à 50 000 tonnes.