De notre correspondante à Sidi Abel Abbès Amira Bensabeur La mise en place d'une technopole à Sidi Bel Abbès se précise de plus en plus. Si le sud-coréen LG n'a pas réussi à arracher un partenariat avec l'Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE), ce n'est pas le cas pour d'autres firmes étrangères dont la création de joint-ventures avec l'ENIE se dessine à l'horizon. En effet, en plus de l'accord conclu par le ministère de la Défense et celui de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, avec le consortium de sociétés allemandes (EADS/Deutschland, Rohde & Schwarz et Carl Zeiss) pour la production de systèmes électroniques, l'ENIE se prépare à entrer dans un projet de partenariat. La récente visite du ministre de l'Industrie a été une occasion pour affirmer le prochain partenariat technologique et commercial chinois avec la signature d'un accord-cadre pour la mise en place d'une future plate-forme électronique grand public et professionnelle, dont l'ENIE sera le noyau moteur. Pour l'instant, le nom du groupe chinois n'a pas été donné. Néanmoins, selon des cadres de l'ENIE, il s'agira de la création d'un cluster électronique se présentant sous la forme de plusieurs entités disposées en grappes, chacune dans un segment d'activité distinct mais complémentaire de la filière, spécialisées notamment dans la fabrication des plaques électroniques, des cellules et panneaux solaires, de l'assemblage des téléviseurs à écran plat et LCD et autres produits audio et vidéo ainsi que d'une unité de production d'éléments métalloplastiques et divers centres de recherche-développement, de marketing et de formation. Selon les cadres, se référant aux déclarations du ministre de l'Industrie lors de sa visite il y a environ trois mois, ainsi qu'aux rapports d'études, les segments d'activités et les missions confiées à l'ENIE, dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle du gouvernement, permettront la mise en route de ce mégaprojet qui donnera naissance sans nul doute à une véritable technopole. Cette technopole est inscrite dans le cadre du soutien et de la relance de la dynamique de croissance. Cette technopole vise la promotion des hautes technologies et de l'innovation, l'aménagement du territoire, le développement durable et l'attractivité vis-à-vis des investisseurs internationaux. C'est dans ce cadre qu'a émergé le projet en question, en associant étroitement entreprises, universités et centres de recherche qui, note-t-on, feront partie intégrante de la stratégie de développement local et qui sont au cœur de la mise en œuvre d'une «économie de la connaissance» dans la région. Ce qui est sûr pour l'instant, c'est que cette entreprise lancera incessamment sa chaîne de production de téléviseurs de type plasma et autres produits, ce qui permettra une éventuelle évolution de l'ENIE qui compte un effectif dépassant 1 500 ouvriers. Dans ce sillage, il faut rappeler que l'entreprise de Sidi Bel Abbès avait lancé sa gamme de téléviseurs LCD. Notons également que l'accord pour l'installation, à titre expérimental, dans le domaine de l'éclairage public, des premiers équipements photovoltaïques made in Algeria, produits localement par la nouvelle unité ENIE-Solar de Sidi Bel Abbès, a été donné par les autorités locales. Ce programme, a-t-on indiqué de mêmes sources, visera la fourniture et la pose de lampadaires solaires photovoltaïques. Des carrefours principaux de la ville de Sidi Bel Abbès, au nombre de cinq, ont été retenus pour les premiers essais, a-t-on expliqué. L'opération ciblera par la suite d'autres localités dans la capitale de la Mekkera. La formule photovoltaïque sous toutes ses formes, entre autres, thermique solaire, pompage solaire et éclairage public, intéresse plusieurs organismes et communes à l'échelle nationale, précise-t-on, à l'instar notamment de Batna, décidée de se doter de cet équipement d'éclairage et de signalisation. La demande pour ce type d'énergie est en progression. En termes de chiffre d'affaires, la production représente environ 15 millions de dollars par an, pour atteindre le seuil de 135 millions de dollars durant la cinquième année, c'est-à-dire vers 2017. Le lampadaire solaire assure l'éclairage rationnel de points isolés en alliant efficacité et économie. La lumière est soit blanche (tube fluorescent) pour l'éclairage de type urbain, soit orange (lampe sodium) pour les infrastructures industrielles et routières.Parallèlement, cette entreprise vient de mettre sur le marché des solutions solaires avec un ensemble de produits visant la fabrication de cellules photovoltaïques, en partenariat avec des firmes étrangères. Ceci constitue, a-t-on expliqué, l'un des axes de développement tracés par l'ENIE à long terme. L'entreprise a déjà procédé à la commercialisation de panneaux solaires de 500 kW et devra mettre, dans deux ans, en service des panneaux de 4 mégaswatts. Au chapitre dettes, ces dernières sont estimées à environ 22 milliards de dinars qui seront épongées par l'Etat grâce à un plan d'assainissement élaboré et transmis à l'entreprise.