Le président égyptien Hosni Moubarak a reçu hier séparément le président palestinien Mahmoud Abbas, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, ainsi que l'émissaire américain George Mitchell pour sonder la possibilité d'une reprise des négociations directes entre l'Etat hébreu et les Palestiniens. Abbas se trouve au Caire où il a déjà rencontré le chef des renseignements égyptien, Omar Souleimane, en charge du dossier israélo-palestinien, et le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa. Ce ballet diplomatique au Caire intervient au moment où Washington presse les Palestiniens d'accepter de passer des négociations indirectes, dites de «proximité», à des pourparlers directs avec l'Etat hébreu. Le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley, a affirmé jeudi dernier que les Etats-Unis «croient fortement» à la reprise des négociations directes suspendues depuis l'agression d'Israël visant la bande de Ghaza, fin 2008. Le président Barack Obama espère que le face-à-face entre Palestiniens et Israéliens pourra commencer avant le 26 septembre, date de la fin du moratoire partiel de la construction dans les colonies juives de Cisjordanie. Mais, frustrés par le peu d'avancée dans les pourparlers indirects, entamés en mai sous l'égide des Etats-Unis, les Palestiniens sont sceptiques quant à l'efficacité des pourparlers. Lors d'une rencontre, samedi dernier, à Ramallah avec Mitchell, le président Abbas a réclamé des garanties sur les contentieux de la colonisation juive avant de reprendre des négociations directes avec Israël. «Jusqu'à présent, il n'y a pas de clarifications dans la position américaine sur un certain nombre de problèmes, en particulier ceux qui permettraient de passer à des discussions sur un règlement final», a expliqué un dirigeant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Abed Rabbo. «Il y a plusieurs questions, en tout premier lieu les colonies et la situation à El Qods, qui nécessitent davantage d'éclaircissement de la part des Américains», a précisé Rabbo. De son côté, Mitchell a qualifié son entretien avec Abbas de «très productif». Dans une interview donnée au quotidien jordanien Al-Ghad, Abbas a affirmé qu'Israël «doit accepter que le territoire en question soit établi sur les frontières de 1967». Il a également souligné que l'Etat hébreu devait aussi agréer «la présence sur ce territoire d'une tierce partie». Il faisait référence à des ententes auxquelles les deux parties seraient parvenues lors du mandat de l'ex-Premier ministre israélien, Ehud Olmert, portant sur le déploiement d'une force internationale, telle que l'OTAN, dans le futur Etat palestinien, sans qu'aucun soldat israélien n'y soit stationné. Israël, Etat au-dessus des lois internationales, ne veut pas d'une telle option et insiste pour garder le contrôle des frontières de l'éventuel Etat palestinien. R. I.