De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Dans le domaine de la promotion de la culture, la protection du patrimoine et la multiplication des activités d'animation culturelle au niveau des espaces publics, les responsables du secteur au niveau de la wilaya de Bouira ne cessent de faire dans l'utopisme ; un grand nombre de projets, de décisions et d'initiatives peinent à connaître une concrétisation sur le terrain. Ainsi, alors que l'été avec ses chaleurs caniculaires ne cesse de prendre place dans le quotidien des citoyens et au moment où ils sont partagés entre le souci de se préparer, financièrement et spirituellement, pour le mois de Ramadhan ou de se permettre des moments d'évasion estivale, le secteur de la culture au niveau de Bouira semble être affecté par les effets de la chaleur torride qui, à l'échelle de l'individu, engendre de la nonchalance et l'inactivité à longueur de journée. Mais les responsables locaux ont bien leur idée pour rebondir à chaque fois avec des activités sporadiques. «On organise une activité grandiose en l'espace de quelques jours, puis on laisse les gens en parler durant des semaines», diront-ils. Dans ce registre, nous citons la première édition du festival de Tikjda organisé début juillet au niveau du complexe touristique de Tikjda, et qui a été qualifié de très réussie par plusieurs observateurs, dont la presse écrite locale qui a parlé d'un avenir radieux pour l'activité culturelle au niveau de la wilaya et de redynamisation de l'activité touristique.Cependant, après les commentaires faits par les participants et les familles qui se sont déplacés vers le parc du Djurdjura pour assister aux galas artistiques donnés par les artistes invités, la région replonge dans la monotonie. Avec elle, le site touristique de Tikjda, réputé par sa splendeur naturelle, continue d'être tout simplement un espace délaissé et inexploité depuis la période d'insécurité des années 1990. Pourtant, on avait promis que le site renouera avec ses heures de gloire, surtout que les responsables ont projeté à l'avenir l'organisation d'autres activités artisanales et culturelles afin que le touriste soit pleinement imprégné de la culture du terroir propre à la région. Sur un autre plan, en dépit des moyens colossaux dont dispose le secteur, l'existence de plusieurs salles de spectacle et d'espaces qui peuvent rassembler des centaines de citoyens pour se distraire ou prendre part à des activités d'animation, notamment pendant les soirées où les familles ont un grand désir de sortir pour prendre de l'air et se promener en ville, la ville de Bouira et d'autres agglomérations de la wilaya sont, ces derniers jours, frappées par l'hibernation culturelle. En dehors des musiques et chants stridents diffusés par les disc-sjockeys loués pour les cérémonies familiales, il n'y a point de fait culturel qui se déroule. C'est le calme plat et les citoyens attendent toujours la moindre vibration de la scène.A cöté de cela, il faut ajouter l'utopie de croire qu'on peut promouvoir la culture de manière générale et le patrimoine en particulier, à travers des projets grandioses alors que sur le terrain, on assise à la fermeture de dizaines de salles de cinéma et de spectacle, ainsi que de nombreux centres culturels construits par le passé et qui sont délaissés. En même temps, dans le registre des réalisations, plusieurs édifices culturels sont au stade de chantiers en raison des lenteurs dans les travaux et des contraintes diverses.