Photo : APS De notre envoyé spécial en Ouganda Abderrahmane Semmar En dépit des turbulences géopolitiques qui affolent tout le continent en général et la Corne de l'Afrique de l'Est en particulier, les chefs d'Etat et de gouvernement africains qui sont venus hier en masse pour assister à la 15ème session ordinaire de l'Union africaine, n'ont pas laissé de côté le thème majeur pour lequel a été organisé ce sommet à Kampala, en Ouganda, à savoir la santé maternelle, néonatale et infantile. Après la cérémonie d'ouverture organisée au majestueux complexe touristique de Munyunyo, situé à six kilomètres de Kampala, ponctuée par les discours de Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, Felipe de Jesus Calderon, président du Mexique et invité d'honneur du sommet, ainsi que d'autres personnalités prestigieuses, les travaux de l'après-midi ont planché sur ce thème crucial qui engage tout l'avenir du continent. Et à ce titre, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a souligné dans son intervention, présentée lors des communications et débats sur le thème du sommet, que la santé des mères et des enfants figurent parmi les objectifs importants du millénaire pour le développement. Et dans ce contexte, de nombreuses mesures doivent être prises en faveur de la santé, car les bilans alarmants des décès des enfants en Afrique ne cessent de s'alourdir. Abdelaziz Bouteflika fera observer à ce sujet que 4 millions d'enfants risquent de décéder chaque année en Afrique si le drame sanitaire actuel perdure encore. Pour en finir avec cette tragédie, Abdelaziz Bouteflika a mis en exergue l'expérience de l'Algérie qui, depuis les années 70, a réussi à mettre en place toute une politique de planning familial fondée sur l'encouragement des accouchements en milieu assisté et la facilitation aux moyens contraceptifs. Dès lors «l'Algérie a érigé la santé maternelle et infantile en priorité nationale», a affirmé le premier magistrat du pays qui a fait savoir à ses homologues africains que «les progrès enregistrés notamment dans la réduction des taux de mortalité maternelle et infantile confirment la pertinence des choix de l'Algérie». En relevant que la santé est un droit fondamental pour tout citoyen, Abdelaziz Bouteflika a préconisé l'adaptation de l'investissement dans le développement économique productif aux problèmes de santé des Africains. Avec la crise économique qui a frappé durement ces derniers temps le continent africain, il sera très difficile, signale Abdelaziz Bouteflika, de répondre aux exigences des Objectifs du Millénaire pour le développement. Dans cette optique, le président de la République estime que «les partenaires au développement de l'Afrique doivent tenir leurs promesses et établir avec l'Afrique un véritable partenariat pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Cette exigence relève du devoir de solidarité, mais aussi des intérêts mutuels bien compris». Partant de ce constat, l'Algérie, par la voix de son Président, a plaidé lors de ce sommet pour une position commune de l'Afrique qui constituera par la suite «une stratégie de plaidoyer lors du sommet des Nations unies prévu à New York en septembre prochain». Il est à souligner enfin que la délégation algérienne a distribué aux participants du sommet d'Ouganda un document fort intéressant qui retrace l'ensemble des progrès réalisés dans le domaine de la lutte contre la mortalité infantile et maternelle. Ainsi, à travers ce document, l'Algérie entend prouver à ses partenaires africains que les objectifs du Millénaire pour le développement ont été atteints dans notre pays. Preuve en est, la mortalité infantile a reculé nettement dans notre pays en chutant de 11,4 points de 2000 à 2008. De 36 décès pour 1 000 naissances vivantes enregistrées en 2000, on est passé à 25 décès en 2008. Quant au taux de mortalité maternelle, il était de 117 pour 1 000 en 1999, il a baissé jusqu'à 86 en 2008. Les progrès sont donc notables pour l'Algérie dans ce domaine. Et nos partenaires africains en sont bien convaincus.