Les chiffres officiels du PIB américain sont attendus pour demain. Ces chiffres à publier dans un contexte économique particulier pourraient montrer que la reprise économique a commencé à perdre de la vitesse aux Etats-Unis dès le printemps, avant même le ralentissement annoncé pour le second semestre. La publication des chiffres du PIB intervient dans une période marquée par le doute des investisseurs concernant la force de la reprise américaine face à la multiplication d'indicateurs économiques en baisse ou moins solides qu'attendu. Dernier en date, selon les informations rapportées par les agences, l'indice de confiance des consommateurs publié avant-hier mardi par le Conference Board, institut de conjoncture dont le siège est à Chicago, a baissé en juillet pour le deuxième mois de suite, pour retomber à son plus bas niveau depuis le mois de février. Cette baisse est plutôt de mauvais augure pour la consommation, moteur traditionnel de la croissance américaine, même si l'indice du Conference Board ne permet pas, loin s'en faut, de prédire avec précision son évolution. Soulignant la présence de risques élevés de rechute économique, voire de déflation aux Etats-Unis, le président de la Banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, avait indiqué la semaine précédente que son institution était prête à prendre de nouvelles mesures pour éviter que ces menaces ne se réalisent. Il avait aussi répété s'en tenir au scénario suivant : «On continuera d'observer une croissance économique modérée une fois passés les effets de la crise financière européenne», fortement susceptibles d'avoir entamé la croissance américaine au printemps. Les chiffres du département du Commerce permettront de se faire une idée plus précise de la vigueur de la consommation et de l'investissement, mais aussi de l'influence des échanges sur l'économie américaine, alors que les derniers chiffres officiels ont montré une hausse du déficit commercial en mai. Pour les économistes du cabinet IHS Global Insight, l'économie américaine «a entamé le deuxième trimestre avec beaucoup d'élan, mais en est sortie avec très peu». Plusieurs analystes estiment que les chiffres du ministère devraient faire apparaître un ralentissement de la hausse de la consommation des ménages, et une forte progression de l'investissement, signe selon eux que le scénario de la croissance reste d'actualité. «La Fed pense toujours que les Etats-Unis sont engagés sur la voie d'une reprise économique lente. Nous aussi», fait valoir Dean Maki, de Barclays Capital. Néanmoins la croissance devrait être «plus faible au troisième trimestre qu'au deuxième», note IHS Global Insight. La publication des chiffres du ministère doit s'accompagner d'une révision des taux de croissance trimestriels précédents, jusqu'en 2007. R. E.