Toute l'Europe s'est enlisée dans la récession au 1er trimestre, dont l'Allemagne, la France, l'Italie, l'Espagne, les Pays-Bas et les pays d'Europe centrale, tous les espoirs de reprise se tournent maintenant vers les Etats-Unis. Au total, le produit intérieur brut (PIB) de l'Union européenne (UE), tout comme celui de la seule zone euro, a connu une baisse sans précédent de 2,5% au 1er trimestre, plus grave qu'aux Etats-Unis. La France a annoncé qu'en réalité, cela fait près d'un an qu'elle est en récession. Son PIB a reculé de 1,2% au 1er trimestre 2009 par rapport au trimestre précédent, selon l'institut des statistiques, qui a aussi rectifié en baisse les trimestres précédents, désormais tous négatifs. Le gouvernement français prévoit dorénavant une récession « autour de 3,0% » en 2009, bien plus grave que sa prévision précédente de -1,5%. Mais l'économie allemande flanche encore bien davantage, victime de la chute des exportations et des investissements : l'Allemagne a annoncé vendredi un recul de 3,8% de son PIB au 1er trimestre, plus fort que prévu. La première économie d'Europe affiche ainsi sa quatrième contraction trimestrielle et la pire depuis 1970. Au quatrième trimestre, le PIB a reculé de 2,2%. L'Italie s'est, elle aussi, enfoncée dans la crise, son PIB reculant de 2,4% par rapport au trimestre précédent. Les Pays-Bas et l'Autriche ont annoncé un recul de 2,8%, le Portugal de 1,5% et la Grèce de 1,2%. Jeudi déjà, l'Espagne avait annoncé un recul de son PIB de 1,8% au 1er trimestre après -1% au trimestre précédent. Le 24 avril, la Grande-Bretagne a annoncé un repli de son PIB de 1,9% au 1er trimestre, le pire en 30 ans et le troisième consécutif. La Belgique a, elle, déjà annoncé un recul du PIB de 1,6%. Plusieurs pays d'Europe centrale et orientale ont suivi le mouvement vendredi. En Hongrie, le PIB a diminué de 2,3% au 1er trimestre par rapport au trimestre précédent. En Bulgarie, la baisse est de 3,5% sur un an et en Roumanie de 2,6%, sa première contraction en neuf ans. En Slovaquie, le PIB a baissé de 5,4% sur un an et en République tchèque de 3,4%, toujours sur un an. Ne manquent plus, pour compléter le tableau, que les chiffres des pays scandinaves et la Pologne, qui s'annoncent tout aussi moroses. Ces chiffres ont pesé sur l'euro qui a reculé face au dollar à 1,3534 dollar. Côté emploi, la France a enregistré 138 000 destructions nettes d'emplois au 1er trimestre, autant que sur toute l'année 2008, surtout dans l'intérim et l'industrie. En Asie, les chiffres étaient également moroses vendredi. La Chine a vu s'accélérer la chute des investissements directs en avril (-22,5% sur un an) et le Japon a vu les commandes de biens d'équipement, reflet de l'activité industrielle à venir, reculer de 1,3% en mars, mais moins que prévu. Les prix de gros au Japon ont baissé de 3,8% en avril, signe d'une menace de déflation. Les économistes attendent maintenant le salut de l'autre côté de l'Atlantique : l'économie américaine devait publier vendredi une batterie d'indicateurs clés, tous attendus en amélioration par les analystes. Ces espérances maintenaient d'ailleurs les Bourses européennes dans le vert, vendredi en fin de matinée. Ainsi, la confiance des consommateurs devrait se redresser, la production industrielle ralentir sa baisse, tout comme l'activité industrielle de l'Etat de New York, et la balance des capitaux se regonfler. Mais le redémarrage sera lent ; selon des économistes interrogés par le Wall Street Journal, jeudi, le rétablissement de l'économie américaine prendrait trois ou quatre ans.