Si Alger a connu, hier, le taux d'humidité le plus élevé depuis le début de l'été, la région d'El Tarf fait face, quant à elle, depuis quelques jours, à une hausse importante du taux d'humidité, rendant l'atmosphère moite et l'air difficilement respirable. Les habitants de la localité, notamment les personnes âgées et les bébés, sont éprouvés par cette situation qui va en s'aggravant tout au long de la journée et ne se dissipera pas avec la tombée de la nuit où la moiteur et la lourdeur de l'air empêcheront un sommeil reposant et réparateur. Selon les services de la station météorologique d'El Kala, cette situation est due principalement à la multiplication des points d'eau dans cette région déjà humide de par sa situation en bord de mer. Les vapeurs dégagées par ces points d'eau, dont trois barrages, un nombre important de retenues collinaires, les lacs et leurs zones humides, sont venues grossir les évaporations de l'eau de mer donnant lieu à ce taux d'humidité dépassant la moyenne habituelle et causant de pénibles désagréments aux habitants, notamment les personnes atteintes de maladies respiratoires, les personnes âgées et les bébés. Les services des urgences des hôpitaux d'El Kala et d'El Tarf, régions les plus touchées par cette vague d'humidité, sont très sollicités par les malades chroniques, particulièrement ceux atteints d'insuffisances respiratoires, à l'instar des asthmatiques. Ces services ne désemplissent pas à longueur de journée et parfois les lits réservés aux malades atteints d'insuffisances respiratoires ne suffisent plus, obligeant le personnel à mettre deux personnes par lit afin de ne priver personne des soins nécessaires, affirme-t-on à l'hôpital d'El Kala. Au niveau de ce même service, une vingtaine de personnes atteintes d'insuffisances respiratoires se présentent quotidiennement, notamment la nuit, pour des soins d'urgence. Les services de l'hôpital d'El Tarf vivent une situation identique d'autant plus que bon nombre de personnes en vacances à El Kala préfèrent se rendre à l'hôpital du chef-lieu de wilaya pour de meilleurs soins et pour éviter les désagréments de l'encombrement constaté à l'hôpital d'El Kala. Les services météorologiques craignent, par ailleurs, que la réalisation des barrages inscrits au profit de la wilaya favorise une montée encore plus importante du taux d'humidité qui connaît déjà des pics insupportables. De leur côté, les spécialistes en environnement soulignent que la biodiversité dans cette région est déjà bouleversée et la réalisation de nouvelles retenues d'eau ne fera qu'accentuer cette situation avec des répercussions néfastes sur la santé de la flore locale. R. I.