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«Le Festival du raï aura sa dimension internationale dès 2011» Mme Halima Hankour, commissaire du festival et directrice de la culture de Sidi Bel Abbès
Photo : Amira Bensabeur Propos recueillis par notre envoyée spéciale à Sidi Bel Abbès : Amira Bensabeur La Tribune : Le Festival de la chanson raï a drainé, pendant les six soirées, plus de 50 000 spectateurs, ce qui démontre que cette année, cette manifestation a connu une réussite totale par rapport à la précédente édition. Quelles évaluations en faites-vous ? Mme Halima Hankour : Malgré certaines erreurs, nous avons réussi à maîtriser la situation, et le festival s'est déroulé dans de bonnes conditions. Il a été suivi par de nombreux festivaliers. Comme vous l'avez constaté, le stade était quotidiennement archicomble. Le festival a été marqué par la participation des ténors de la chanson raï, et dès la prochaine édition, ce festival aura une dimension internationale, et ce, avec la participation de stars de plusieurs pays. Sidi Bel Abbès abrite de nombreuses activités culturelles nationales, maghrébines et internationales. Peut-on avoir une idée sur ces manifestations et leur rôle ? La wilaya célèbre chaque année le Festival international des danses populaires, celui du raï et on prévoit la création d'un festival international du costume traditionnel, en plus, bien sûr, des rencontres maghrébines sur le théâtre, l'oralité, etc. Nous sommes convaincus que la culture est un élément essentiel d'une politique de développement d'un territoire aussi vaste que Sidi Bel Abbès qui a bénéficié de nombreux projets, déjà réalisés, en attendant le vaste chantier du quinquennat 2010-2014 qui comprend un projet unique à l'échelle nationale, à savoir un Zénith de 30 000 places. C'est dire que l'activité culturelle est un élément essentiel dans la vie sociale, de l'économie régionale et de l'emploi puisqu'une vie culturelle riche et active participe au développement général de la région. Ceci dit, la vie culturelle diversifiée à Sidi Bel Abbès contribue puissamment à l'image de la capitale de la Mekkera.Donc, nous visons à favoriser une meilleure circulation des spectacles et aussi assurer un meilleur équilibre territorial en termes d'offres culturelles pour garantir ainsi à tous les Bel-Abbésiens et les populations des wilayas limitrophes un égal accès à la culture. Quel est le bilan du festival ? Au terme de cette 3ème édition, il est clair que nous sommes parvenus à un résultat positif. Ce festival a été une réussite non seulement pour l'audace et le sens de l'initiative du comité d'organisation, mais surtout parce qu'il a eu le mérite de regrouper plus de quarante chanteurs, notamment le groupe ONB de Marseille, Magic System, Zehouania, Mohamed Lamine… Donc l'engagement actif du personnel chargé à cet effet et le soutien dynamique des autorités, en premier lieu le ministère, ont démontré que ce festival constitue un patrimoine commun pour l'échange d'expérience, de savoir, de talent, d'aptitude, de solidarité… Cependant, il est important de tirer les leçons des expériences passées en procédant à l'analyse des forces et des faiblesses sur les plans communicationnels, organisationnels, culturels, pour que la prochaine édition soit meilleure. Sur le plan culturel, le festival a démontré que Sidi Bel Abbès est un véritable foyer culturel, de diversité culturelle, de rencontre des peuples et des civilisations, particulièrement celui de la danse qui a drainé un monde fou venu découvrir les cultures de vingt pays. A votre avis, quels sont les impacts de ces grands évènements sur la métropole Sidi Bel Abbès ? Les grands événements sont des moments privilégiés pour mobiliser les habitants et les acteurs institutionnels et économiques de la région. Ils offrent une occasion exceptionnelle de programmer et d'engager des projets de grande ampleur, qui marquent durablement la région.Aussi, ces festivals et autres événements festifs drainent de nombreux visiteurs et contribuent à l'attraction, comme ils ont un fort impact économique en retombées directes et indirectes. Pour être plus clair, les festivals et les manifestations culturelles sont devenus les enjeux d'une véritable compétition entre les collectivités locales pour valoriser leurs attraits culturels et touristiques, surtout que Sidi Bel Abbès garde encore son cachet de ville européenne, avec son architecture coloniale. Grâce aux manifestations, une fenêtre sur le monde s'est ouverte à Sidi Bel Abbès, et la culture participe à l'encouragement du tourisme. Peut-on avoir plus de détails ? En effet, la culture est associée au tourisme de longue date dans cette région appelée jadis le «P'tit Paris». Même si cela reste encore difficilement mesurable, on estime que la culture engendre le tourisme à Sidi Bel Abbès et que le tourisme culturel connaît une croissance non négligeable, et ce, annuellement, sachant que Sidi Bel Abbès a beaucoup investi dans la préservation de son patrimoine culturel et la promotion du tourisme culturel. Ceci dit, le développement de l'identité de Sidi Bel Abbès ne peut se faire sans l'organisation de festivals et de manifestations culturelles qui composent la riche mosaïque de la Mekkera et qui, grâce aux efforts du ministère, compte de nombreux édifices, notamment un théâtre régional, l'école des beaux-arts, un conservatoire de musique, les arts plastiques, le cinéma… En conclusion ? Tout ce que je peux dire, c'est que Sidi Bel Abbès possède un socle d'équipements et de manifestations culturels riches et diversifiés permettant de pouvoir considérer pleinement la dimension culturelle. L'existence d'un grand nombre d'équipements permet aujourd'hui une offre multiple et variée, en attendant la concrétisation d'autres projets qui permettront à la région de devenir un véritable pôle culturel.