Mohamed Allam, le responsable politique de la glorieuse équipe de football du Front de libération nationale (FLN), s'est éteint hier à l'âge de 84 ans. Ayant pris en charge la gestion de cette équipe, ce qui était une lourde tâche puisque sa création même en 1958 entrait dans le cadre de la participation à la libération du pays, Allam était l'une des figures emblématiques liées à ce chapitre de la révolution algérienne. Il y a deux ans, à l'occasion du cinquantenaire de la création de cette équipe, feu Allam nous avait reçus chez lui, à Zéralda. Malgré son état de santé, il se souvenait avec exactitude de tous les détails de cette épopée. «On avait vécu des moments merveilleux», nous dira-t-il. C'est en Tunisie, qu'il avait rejointe vers 1948, que le défunt avait été nommé responsable politique de l'équipe du FLN. Une mission ô combien périlleuse au départ. Mais aussitôt le travail entamé, les uns et les autres se sont vite rendu compte que l'équipe ramènera beaucoup pour l'Algérie. Allam était, entre autres, chargé, dès la création de l'équipe, de chercher des sparring-partners. Une mission menée avec brio puisque, en un laps de temps très court, les adversaires ont commencé à se bousculer aux portes de l'équipe. C'est ainsi que des matchs face à la Roumanie, Tchécoslovaquie, Hongrie, Yougoslavie, Chine et beaucoup d'autres nations ont été organisés. Et Mohamed Allam profitait de chacune des occasions pour prononcer, avant chaque match, un discours afin de sensibiliser l'opinion internationale à la cause algérienne. Toute cette entreprise a fait beaucoup de mal au colonialisme français, notamment en raison du capital sympathie que l'équipe a acquis, mais aussi du fait que des joueurs comme Rachid Mekhloufi ou Mustapha Zitouni, parmi les meilleurs dans le championnat français, ont décidé de laisser tomber une carrière toute faite pour rejoindre le FLN. Mohamed Allam nous a déclaré, lors de notre entrevue en avril 2008, que la constitution de cette équipe était un coup dur pour la France coloniale en raison de l'aura qu'elle s'est tissée en un laps de temps très court. Mohamed Allam a été donc l'un des artisans de cette victoire. Après l'indépendance, il est rentré au pays pour occuper plusieurs postes de responsabilité, dans le domaine sportif en premier lieu, avant de faire une carrière diplomatique. Il a été, notamment, président de la Fédération algérienne de boxe et participé à la mise sur pied des autres fédérations et du Comité olympique algérien. Une grande figure du mouvement libérateur et sportif s'en va donc. A. A.