Le marché de gros d'Attatba, dans la wilaya de Tipasa, connaît en ce premier jour de Ramadhan une grande effervescence et une animation particulière avec les va-et-vient incessants des mandataires, commissionnaires et autres agriculteurs qui approvisionnent cet espace en produits agricoles de tous genres. Une profusion de fruits et légumes étalés sur les carreaux destinés aux mandataires et commissionnaires, tandis que de jeunes agents, poussant leurs charrettes, se précipitent vers les véhicules en stationnement pour décharger à bout de bras la marchandise venant de plusieurs régions du pays et en partance vers d'autres wilayas dans un brouhaha amplifié par l'impatience et l'encombrement des principales voies d'accès. Les produits-phares de ce mois de juillet sont, sans conteste, la tomate proposée à 10 ou 15 DA le kilo, selon la qualité, ainsi que le poivron vendu de 20 à 25 DA, selon le calibre, a-t-on constaté. Les prix de la carotte (50 DA), la courgette (60 DA) et le navet (50DA), légumes très prisés par les ménagères du centre du pays qui les utilisent dans la traditionnelle chorba de Ramadhan, restent élevés de même que les fruits de saison, dont le raisin est cédé à 60 DA le kilo, la poire à 50 DA, la pêche entre 40 et 50 DA ou encore la datte qui tient la dragée haute puisqu'elle est proposée à 230 DA le kilo. Selon le directeur de cette structure commerciale, M. Samsar Allal, les prix qui y sont pratiqués restent soumis aux lois de l'offre et de la demande même si, au niveau du détail, la marge est multipliée par deux, a-t-il indiqué, en précisant que cette tendance ira vers la baisse, avec la livraison des produits de saison. Les prix des produits sont affichés à la mercuriale électronique à l'entrée du marché où les agents font plusieurs relevés des tarifs à 8h du matin puis à 12h, ce qui explique les fluctuations liées à la demande du produit. Le marché de gros d'Attatba, né de la scission avec l'entreprise mère Edipal datant de 1993, puis transformé en EMAGFEL en janvier 2006, est installé sur une superficie totale de 40 000 m2 dont 11 080 couverts, et offre 168 carreaux (9 500 m2) pour les mandataires dont 120 (7 550 m2) en surface couverte. L'ensemble du marché est sous surveillance 24h sur 24h, et ce, grâce à la mise en place de quinze caméras qui balaient toute la surface en plus de la présence d'une cinquantaine d'agents de sécurité qui représentent 50% du personnel de l'entreprise. Les recettes principales du marché proviennent du colisage (vente de billetterie à l'entrée du marché) ; le tarif pour un gros camion est de 800 DA le ticket. 450 charrettes, manipulées par deux personnes, sont mises à la disposition des mandataires et autres commerçants, offrant ainsi des services de manutention sur place. Le marché de gros d'Attatba, à vocation jusque-là régionale, tend à devenir un marché national puisqu'on y vient de toutes parts et en particulier des wilayas du Grand Sud, a indiqué à l'APS son directeur. Le responsable de cette entreprise, qui est, a-t-il dit, largement bénéficiaire, nourrit de grandes ambitions pour peu que les projets d'extension soient concrétisés. Actuellement, le marché reçoit, bon an mal an, 700 à 800 tonnes/jour de fruits et légumes (entre 18 000 et 36 000 t mensuellement) avec des pointes allant jusqu'à 1 500 tonnes/jour, comme durant ce mois de Ramadhan. L'autre activité, qui pourrait générer des ressources au marché, est celle des dix chambres froides, d'une capacité globale de 2 300 m3 qui n'est, pour l'instant, pas utilisée à bon escient. Très prochainement, le marché d'Attatba devra faire face à la concurrence de deux autres marchés de gros en cours de réalisation dans la wilaya de Tipasa, l'un à Damous et l'autre à Hamidia, dans la commune de Cherchell. La réalisation de ces deux nouveaux marchés de gros, au-delà de la prise en charge du problème de régulation du marché des fruits et des légumes, répond, selon les responsables de la wilaya, à un besoin urgent dans cette partie ouest de la wilaya pourvoyeuse de produits agricoles, en particulier au niveau de la vallée d'Aizer qui a bénéficié d'un désenclavement par les routes, et celle de Menaceur, zone agricole par excellence, sans oublier celle de Damous qui produit 80% de la production maraîchère de la wilaya. De plus, a indiqué le chef de l'exécutif au moment du lancement des deux projets, l'achèvement des travaux du périmètre d'irrigation de Sahel ouest de 2 880 ha et celui, prochain, du barrage de Kef Eddir, d'une capacité de 120 millions de m3, vont apporter un plus à l'agriculture dans cette wilaya. APS