Photo : Zoheïr Par Amel Bouakba Le 22 juillet 2009, un décret exécutif fixait les horaires de travail dans le secteur des institutions et administrations publiques, ou ce qui est communément appelé week-end semi-universel. Une mesure qui n'avait pas fait l'unanimité chez les citoyens ni d'ailleurs chez certains opérateurs économiques et qui avait suscité les plus folles interrogations. On se demandait dès lors ce qui allait changer dans les administrations publiques telles que les APC et les bureaux de poste. En réalité, rien n'a vraiment changé dans ces administrations du moment que les horaires de travail de l'ancien week-end ont été plus ou moins maintenus. Pour les mairies, qui ouvraient du dimanche au jeudi, les jours de repos hebdomadaire sont restés les mêmes, à savoir vendredi et samedi. Rien n'a changé aussi au niveau des bureaux de poste. Au contraire ils ont connu un réaménagement d'horaires plus avantageux «Contrairement aux autres fonctionnaires, nous travaillons par système de brigade, six jours sur sept», rétorque une postière au niveau de la mairie du 1er Mai, à Alger. Les clients d'Algérie Poste n'ont donc pas été pénalisés par le système du week-end mixte vendredi et samedi, comme en témoigne une jeune fille accostée dans un bureau de poste à Alger : «Je pense qu'il y a plutôt une amélioration dans les prestations de services, d'autant que ces structures restent ouvertes six jours de la semaine, jusqu'à 18 heures, et même les jeudis et samedis, ce qui est une bonne chose», dit-elle, ajoutant que «ces aménagements d'horaires permettent d'assurer un service public pour le citoyen qui observe son repos le samedi, conformément au week-end semi-universel».Quant aux mairies, elles fonctionnaient depuis longtemps selon le système du week-end semi-universel, vendredi-samedi. «En pratique, il n'y a pas eu de grand changement. Dans ma tête, je fonctionne toujours avec l'ancien système», explique un citoyen rencontré à la mairie d'El Achour, à Alger, pour retirer un extrait de naissance. Son ami est du même avis : «Honnêtement, je ne vois vraiment pas où réside l'intérêt de ce changement. L'objectif de l'instauration de ce week-end était de gagner une journée, mais cet objectif a-t-il été atteint ? Je ne le pense pas. Finalement, nous nous sommes retrouvés avec une journée de moins. Certains employés prennent trois jours de repos d'affilée (jeudi, vendredi et samedi). Je comprends tout à fait l'argument économique pour l'instauration du nouveau congé hebdomadaire. Mais je pense qu'il aurait été plus judicieux d'aller carrément vers le week-end universel, tout en accordant les deux heures de prière du vendredi, comme cela se fait dans certains pays musulmans», précise-t-il. De son côté, un jeune fonctionnaire dira que «l'essentiel est de trouver les administrations publiques, poste et APC (état civil), ouvertes le jour du repos hebdomadaire». «Ce qui n'est pas le cas», s'exclame-t-il. «Auparavant, je ne travaillais pas le jeudi, cela me permettait de régler mes affaires ce jour-là. Aujourd'hui, je trouve toutes les peines du monde à retirer mes papiers auprès des services de l'état civil et de la daïra (carte grise, passeport, permis de conduire) qui restent fermées le samedi.» Beaucoup d'autres fonctionnaires se retrouvent dans son cas. «Ainsi, que le jour de repos soit jeudi ou samedi, l'important c'est que les administrations publiques soient ouvertes», estiment les personnes interrogées. Les fonctionnaires qui désirent retirer des papiers auprès des services de l'état civil affirment se retrouver pénalisés par l'instauration du week-end semi-universel. Selon nos interlocuteurs, «les services de l'état civil, mairie et daïra sont appelés à revoir les horaires d'ouverture afin de répondre aux besoins des travailleurs dont les jours de repos sont le vendredi et le samedi».