Photo : Riad Par Nabila Belbachir Désormais, les Algériens se reposeront les vendredis et samedis au lieu des jeudis et vendredis, comme c'est le cas depuis plus de trente ans. Cette décision gouvernementale entrera en vigueur à partir du 14 août prochain. De quelle manière ce week-end mixte est-il conçu par les citoyens ? S'il est bénéfique pour la sphère économique, qu'en est-il de la sphère sociale ? Les avis convergent vers le mécontentement, affiché du reste par rapport à cette décision. La plupart des personnes s'interrogent sur la journée du vendredi : travaillée ou chômée ? Notre virée, hier au niveau de certaines banques, services des assurances, pharmacies et autres types de commerces dans la capitale démontre l'insatisfaction, le mécontentement et surtout l'inquiétude de ces derniers quant au nouveau rythme de leur repos hebdomadaire. La population, mis à part les économistes, reste réticente aux changements qui vont être introduits dans leur mode de vie et habitudes. Quant au personnel des banques, il estime que ce changement n'aura aucun impact ni sur l'activité professionnelle ni sur les habitudes sociales, mais émet toutefois le souhait de l'introduction du vrai week-end universel, samedi et dimanche, au lieu du vendredi et samedi. «Le secteur bancaire continuera à fonctionner comme il le fait, du dimanche au jeudi», indique le directeur d'une agence de la Banque extérieure d'Algérie, qui a voulu garder l'anonymat. Idem pour les services des assurances : «Du dimanche au jeudi, aucun changement dans notre rythme de travail et de vie», dira un responsable d'une agence nationale des assurances à Alger. S'agissant du secteur éducatif, aucune décision n'a été encore prise à ce sujet. «Pour le secteur de l'éducation, rien n'est encore arrêté», selon une source dans le domaine. D'ailleurs, apprend-on, une réunion est prévue dans les prochains jours afin de fixer le nouveau calendrier. Pour le cycle du primaire, rien ne devrait changer dans la mesure où depuis déjà une année, il n'y a pas cours le jeudi. Et la reprise sera pour le dimanche. Tandis que pour les cycles moyen et secondaire, il est possible qu'il y ait cours le vendredi matin. Reste à savoir qu'en sera-t-il du repos du lundi après-midi ? Y aura-t-il du nouveau ? Pas de réponse pour le moment. On attend la réunion décisive à ce sujet pour avoir plus d'explications et de détails. Pour l'enseignement supérieur et la recherche scientifique, c'est trop tôt pour déterminer quels seront les changements qui vont être introduits. Le secteur de la poste et des technologies de l'information et de la communication, quant à lui, et selon le personnel d'une poste au niveau d'Alger, on apprend qu'aucune note n'a été prise en ce sens, mais l'on s'interroge, toutefois, sur l'emploi du temps du vendredi. «Travaillera-t-on seulement la matinée du vendredi ou toute la journée en sachant que la plupart sécheront l'après-midi ?», s'interroge le personnel, d'autant que «l'Algérien s'est habitué à se reposer après la prière du vendredi». Mais selon un responsable d'Algérie Poste, «la poste ouvrira ses portes dorénavant le vendredi matin et sera fermée à l'heure de la prière jusqu'à dimanche». Quant aux pharmacies et autres commerces rien n'est encore décidé. Ce qui est sûr c'est que la majorité est d'accord pour ne pas ouvrir vendredi et s'ils ouvrent c'est juste pour la matinée. Il y a lieu de noter que l'aménagement et la répartition des horaires de travail dans les institutions et administations publiques, fixés du dimanche à jeudi ont été déterminés par le décret exécutif n°09-244 du 22 juillet 2009, modifiant le décret exécutif n°97-59 du 09 mars 1997. Les horaires dans les conditions normales de travail sont fixés de 8h00 à 12h00 et de 13h00 à 16h30. Il est prévu une heure de pause entre 12h00 et 13h00. Alors que pour le sud du pays, à savoir les wilayas d'Adrar, Tamanrasset, Illizi, Tindouf, Béchar, Ouargla, Ghardaïa, Laghouat, Biskra et El Oued, l'aménagement des horaires de travail est fixé, durant la période allant du 1er juin au 30 septembre, les horaires de travail sont fixés de 7h00 à 12h00 et de 12h30 à 15h00. Par ailleurs, en optant pour les journées de vendredi et samedi comme week-end, l'Algérie devient ainsi le treizième pays arabe à adopter cette décision. A titre d'information, avant l'Algérie, les Emirats arabes unis, la Syrie, le Soudan, la Mauritanie, le Qatar, Bahreïn, le Koweït, l'Irak, la Jordanie, la Libye et l'Egypte avaient adopté le week-end semi-universel (vendredi et samedi). L'Arabie saoudite reste ainsi le dernier pays arabe à maintenir les jeudi et vendredi comme week-end hebdomadaire. Dans le monde arabe, seuls le Maroc et la Tunisie ont un week-end universel, à savoir samedi et dimanche.